Kémi Séba, panafricaniste moderneA LA UNE AFRIQUE 

France-Afrique: Kémi Séba a-t-il bien fait de brûler son passeport français?

Kémi Séba a-t-il bien fait de brûler son passeport français? Notre amertume exprimée ici. Pour reconnaître les vraies feuilles d’un arbre, il faut aller aux pieds de cet arbre, en d’autres termes, c’est quand on colle un ennemi, qu’on peut maîtriser ses forces et faiblesses. Si on éloigne de l’ennemi, et qu’on n’a aucune de ses nouvelles, comment peut-on affûter ses stratégies pour le combat? Est-ce que sans ce passeport français, tu ne voyage pas à travers le monde?

Kémi Séba vient de poser un acte pour lequel, je ne suis pas d’avis avec lui, pour quelqu’un qui est appelé un jour à diriger un pays, pour le combat qu’il mène.

Après sa déchéance de sa nationalité française qui a ému tout le monde entier, il aurait dû rester calme, digne et attendre que l’affaire prenne, une autre tournure, puisque certains avocats étaient prêts à s’organiser pour sa défense, il a mis le feu dans son passeport. A-t-il pensé à sa progéniture et à celle des autres? Mais s’il n’est pas capable de se retenir et qu’il doit se laisser entraîner dans une colère émotionnelle, quelle marge, nous donne-t-il, nous qui menons ce combat panafricaniste?

Si c’est aussi la colère, après avoir égrené autant d’exemples de ceux qui lapident en longueur de journée la France, nous étions prêts à mener le combat pour que cette injustice soit rétablie, quand tout à coup, il nous brandit son passeport français, briquet à la main et actionne le feu. Mais mon cher Kémi Séba, les médias européens ne relaient pas ces genres de faits et si c’est du côté des africains, tu sais déjà trop ce que les panafricanistes pensent de toi. En tout cas, pour une fois, je ne vais pas m’inscrire dans ce registre. La France d’aujourd’hui est paniquée et mord la poussière avec ses colonies et c’est en grande partie grâce au combat que nous menons tous pour décrier ces tares.

Et pourtant, nous n’y sommes pas encore car nous ne sommes qu’à notre début. Tu es un héros et tu viens de donner raison à cette France qui montre à la face du monde, ton côté enfant incapable de faire face à l’injustice. Ça circule dans les milieux que tu voudras bien te lancer à l’élection présidentielle comme candidat et à supposé que tu devrais être élu, tu oublies que ton pays natal, ton deuxième, c’est-à-dire le Bénin, est une ancienne colonie française, alors comment vas-tu gérer ces relations incontournables? Même si les pays n’ont pas d’amis si ce sont que des intérêts, tu seras président du Bénin.

Tu as mis le feu à un billet du franc CFA et nous t’avons acclamé car c’était un message fort à l’endroit de ses tenants et de ses consommateurs que nous sommes. J’avoue ne pas t’avoir compris sur ce sujet et ceux qui t’ont accablé, tu les y as contraints avec son éloquence, mais la réalité va te rattraper, mon cher compagnon de lutte et j’en dors pas. 

Poutine disait qu’il n’allait jamais mener une guerre contre la France et qu’il lui suffit de lui retirer ses colonies, elle tombera seule et tu as été de tous ces combats-là, pourquoi tu as posé ce geste?

Je t’ai toujours apporté mon soutien à travers mon journal, mais pardonne-moi de ne pas t’acclamer pour ce geste.

Donc, devant toutes les situations, tu agiras pareil? Le but de ceux-là, c’est de nous discréditer en faisant commettre la faute et comme sur un terrain, l’arbitre nous brandit le carton rouge et le match se jouera sans le meilleur joueur, l’espoir de toute une équipe, c’est une métaphore car à ta place, je n’aurais pas agi avec une telle colère émotionnelle. On a tous vu la lourde faute que la France t’a infligée et tu n’as même pas attendu le retour de la controverse et tu nous contraints à baisser les bras, les armes à la main, ce n’était pas ta destination, mon cher compagnon et je te dis que j’en souffre. 

                               Joël  ETTIEN 

     Directeur de publication : businessactuality.com

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