La démocratie est un luxe.
Quand on parle de démocratie, beaucoup voient uniquement que des votes, qui consistent à s’exprimer par la voie des urnes, pour élire un leader, mais elle s’étend sur bien d’autres facteurs. Cette démocratie est un luxe et tout ce qui est luxueux a un coût.
La définition de ce mot fétiche qui n’aide pas à tous les peuples du monde, qui veut dire l’expression du peuple sur un sujet ou une élection, la démocratie, c’est aussi, le comportement, la liberté de s’exprimer, de se soigner, de se déplacer, de scolariser ses enfants, de se loger, en tout et pour tout, être un homme libre dans une société où tout concourt à tous ces facteurs.
Le Sénégal est un pays propre qui obéit à la démocratie. D’abord, ceux qui arrivent pour occuper les rênes de leur pays ont subi des privations, emprisonnements, mais ils ne sont allés nulle part. Ils ont tenu en bravant tout ce qui pouvait leur faire ombrage et le jour du vote, leur loyauté, leur fidélité, leur courage mais surtout leur esprit patriotique, le peuple leur a rendus l’ascenseur et ils rentrent dans l’histoire.
Dans une démocratie, le pouvoir n’effraie pas ses compatriotes, mais les rassure. Dans une démocratie, le pouvoir ne se donne pas plus de droit pour détruire les vertus et les valeurs cardinales de la stabilité et de la cohésion sociale.
Quand tous ces facteurs ont été brimés, le jour du vote qui est la résultante devant couronner la démocratie, ce peuple a peur de se rendre dans les urnes, se disant que ce n’est pas la peine puisque les dés sont déjà pipés, les résultats sont connus d’avance. Dans une vraie démocratie qui indique une bonne santé politique, on ne doute pas du pouvoir, parce qu’ il définit les angles pour aboutir au choix de la majorité. Il garantit l’harmonie et offre de la vision.
On crie partout démocratie, mais, elle a ses règles. On ne flagelle pas pour un oui ou pour un non. Le peuple ne doute pas de son pouvoir et quand il se rend dans les bureaux de vote pour élire son candidat, à la fin, il ne doute pas des résultats, mais dans certains pays africains, le pouvoir est trop autoritaire, craintif et une petite minorité s’arroge de tous les droits et les avantages que procurent les richesses de ce pays, ce qui crée la fissure et des disparités.
Quand dans un pays, le passage du président à la télévision suscite des craintes c’est qu’il est dit acteur, ce qui veut dire qu’en dehors de lui et de son clan, le reste n’a de la valeur, oubliant que s’ils sont là, c’est grâce à ce peuple. Dans une dictature, le peuple est spectateur et le pouvoir est l’acteur qui joue et contraint à l’applaudissement.
Quand dans un pays, la démocratie est libérée, ça se sent à ses entrées. Les gens sont ouverts, souriants, gais et on sent que ça bouge dans le bon sens. Mais en principe, c’est bien pour le pouvoir de créer les conditions d’assurance qui seront à son profit, mais non, il crée des milices pour traumatiser, les prisons sont bondés d’innocents et la fuite vers l’extérieur devient le principal pôle de sécurité et le pays devient vide. On ne court pas pour tomber, mais se tenir en forme, mais non, la démocratie telle que définie par ses concepteurs, les grecs, a du mal à prospérer dans bien de pays où la tradition joue un rôle important de stabilité sociale.
Le Sénégal vient de démontrer à la face du monde qu’il est prêt à la démocratie à l’occidentale, mais pour en arriver là, ils ont été formés politiquement ce qui n’est pas le cas dans les autres pays africains. Ils ont leur langue unique qui est le wolof où ils font passer leurs priorités.
Aujourd’hui, on les acclame, mais ils ont suivi cette éducation politique, pendant qu’ailleurs, on a mis l’essentiel sur l’opulence, le gain facile, la médiocrité, le mensonge pour faire plaisir au seul chef. Si la démocratie était un système de protection des biens mal acquis, les pays qui s’en sont servis n’allaient pas devenir des attractifs. Quand on veut copier, il faut savoir prendre ce qui est bon et éliminer ce qui ne l’est pas. La démocratie est un luxe et un challenge, ce n’est pas tout le monde qui s’en réjouit sans une réelle volonté politique.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com