Le cas Soro revient de force dans le débat politique ivoirien.

Le cas Soro revient dans les tractations politiques ivoiriennes. La gauche s’affiche comme son défenseur car on ne sait jamais, c’est pourquoi les autres vont user de leur tact, pour s’approcher de Soul to Soul pour chercher à se positionner.

Celui qui croit que Soro est politiquement mort, doit se détromper. Il arrive et des expérimentés comme Laurent Gbagbo ont vu juste, d’aller prendre leur onction auprès de celui qui a été plus loyal et fidèle à Soro que tous ses compagnons de lutte, Soul to Soul. Aujourd’hui, Soul to Soul trouve le président Gbagbo plus humain, est-ce à dire que le président Ouattara ne l’a jamais été?

D’ailleurs, il est où? Certains croient qu’il est au Niger et d’autres affabulent le contraire, ce qui veut dire que Soro compte dans le paysage politique ivoirien. On murmure qu’il sera de retour bientôt, mais il va dormir où? Son domicile est pris en otage par quelques résidus des rebelles et pour son rang, Soro ne va pas venir dormir chez Soul to Soul quand-même. On peut ne pas l’aimer, mais il a été un acteur politique de premier plan, en Côte d’Ivoire, secrétaire général de la FESCI, porte-parole des rebelles, ministre de la défense, premier ministre et président de l’assemblée nationale. Celui qui occulte cet impressionnant curriculum vitae, se met le doigt dans l’œil et pour un tel personnage aussi important et incontournable, on ne peut pas lui dire tout de go, de rentrer sans lui restituer ses honneurs et ses acquis?

Soro a trop souffert et pour ceux qui le connaissent, lui confèrent une rancune tenace et vice versa pour le président Ouattara qui était supposé être son père. Alors si les deux sont rancuniers, qui pourra profiter de ce litige outrancier? Laurent Gbagbo l’a compris qui a renversé le vin de son verre pour s’approcher à visage découvert de son homme de confiance Soul to Soul.

Si Soro rentre demain, politiquement est-ce que le RHDP sera-t-il prêt à lui céder le fauteuil de « dauphin »? Est-ce qu’il sera libre de tous ses mouvements physiques et politiques sans aucune menace? Son parti politique le GPS sera-t-il reconnu ou le président Ouattara lui fera des propositions de ralliement, mais à quelle place? Le cas Soro est un caillou dans la chaussure du président Ouattara et pourtant au regard de tous les enjeux majeurs, sa présence en terre ivoirienne est capitale.

C’est maintenant que beaucoup voient que la réconciliation en Côte d’Ivoire n’a pas été effective? Les choses doivent revenir à la normale et des sacrifices sont nécessaires qui doivent dépasser les égos surmentionnels qui froissent l’avenir et obscurcissent les horizons. Comme dans une traversée de rivière à haut risque, quel parent sera heureux de voir un de ses fils en dehors et qui se retrouve sur l’autre rive?

Ce nœud gordien, il faut le solutionner et beaucoup de ceux qui ne sont pas près du feu, portent des jugements hâtifs sans se mettre à la place des acteurs impliqués.

Beaucoup de sbires du président Ouattara le poussent à être leur candidat, en 2025 soit, mais pensent-ils au cas Soro?

On dit souvent qu’un jeune qui a parcouru cent villages est l’égal du vieillard qui a vécu cent années, comme pour imager la somme d’expérience que Soro a dû tisser durant son exil et face à un tel cacique qui s’est formé de lui-même, on ne peut pas venir le faire chanter. Soro voulait le poste de président de la république, vaille que vaille et ça aussi, la France et le camp Ouattara le savent, maintenant, s’il arrive, le prendra-t-il par la force ou par la démocratie? On prête trop de suspicion à Soro de vouloir sans aucune mesure se rallier à son arrivée au RHDP, pour quelqu’un qui a traversé autant de risques, se laissera-t-il tomber dans un tel piège? On attend tous ce moment, et sur ce sujet, nous ne faisons que commencer nos analyses.

                         Joël  ETTIEN  

     Directeur de publication : businessactuality.com