Les réalités refont surface après la CAN.
La CAN est finie et les réalités refont surface. En Côte d’Ivoire, il y a deux constats: celui de voir les autorités qui travaillent et les jeunes qui s’ennuient.
Une jeunesse qui travaille ne se donne pas à la politique, parce qu’elle est préoccupée par son travail. En Côte d’Ivoire, beaucoup sont au chômage et quand il y’a des grands événements comme ceux de la CAN, ces jeunes ne veulent pas que cette CAN prenne fin. C’est pourquoi, beaucoup continuent de fêter avec à l’appui les chaînes de télévision qui en ont fait leur éditoriale illimitée.
Quant aux autorités, elles sont au travail. Elles sont dans les bureaux et dehors, ce sont des réalisations. Les jeunes ivoiriens cherchent à exister et ils attrapent tout ce qui leur tombe sur la main: la drogue, le vol, le viol, les meurtres et des déviations graves à cause du manque de travail.
Les rues ivoiriennes vont reprendre leur mode de vie, grouillant de ces jeunes à la vadrouille et sensibles à tous les travers. Le pouvoir fait tout pour ne pas voir ces travers et il continue sur sa lancée des réalisations pharaoniques pour attirer des regards. Il cherche les appréciations extérieures et sa jeunesse broie du noir.
La CAN est terminée et les joueurs sont retournés dans leur club respectif. Il faut attendre encore l’année prochaine pour que si les éléphants ont cette chance de remporter à nouveau leur quatrième étoile pour faire revenir la joie.
Comme si le pouvoir serait à la recherche d’autres attractions pour occuper ces jeunes nombreux qui se promènent sans ambition, des proies faciles pour des incitations populaires. Les autorités ivoiriennes doivent regarder dans ce sens car, dans quelques mois ils seront en période électorale et il y a trop de mécontents.
Ces autorités doivent tout faire pour épargner ce qui arrive aux autres. Sur ce coup, le président Ouattara a vu juste pour rallonger son ambition. Dans la constitution qui a été votée en 2016, il lui reste un autre mandat. Elle a été votée et sans contestation, s’il veut briguer un dernier mandat, sa nouvelle république lui en donne le droit. Mais pendant ce temps, beaucoup de jeunes sont au chômage et ça devient chronique.
Ce paradoxe qui divise la société ivoirienne doit être endigué. L’écart entre le pouvoir qui travaille et les jeunes à la recherche d’emploi est trop large. Le prétexte ou l’alibi de la CAN est passé. Les réalités sont en face.
La Côte d’Ivoire connaît un développement certes, mais ses jeunes sont dans la souffrance car les emplois sont peu et ne peuvent pas contenter tout le monde.
Il faut porter à la connaissance du président Ouattara ces constats pour qu’il y réfléchisse en bon stratège et il trouvera sans nul doute des solutions.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com
