FICTIONS 

On naît chef et non le contraire.

On ne devient pas chef, mais on naît chef ! On naît chef et quand on devient chef, la suite devient polémique et c’est la dictature.

Dans toutes les sociétés, il existe l’ordre hiérarchique qui confère la stabilité. Autrefois chez les akan et ça continue de nos jours, on ne devient pas chef. Dans ces sociétés qui tirent leur socle chez la femme, c’est à partir de l’enfant d’une sœur du roi qu’on choisit son successeur. Ils ne subissent pas d’influence de la modernisation.

Tout petit déjà parmi les enfants nés à cet effet pour devenir roi ou chef, on repère très tôt les dignitaires parmi les enfants. Ce n’est pas nécessairement le plus beau, le plus fort ou le plus âgé qu’on choisit, mais le plus posé.

C’est ainsi que lorsque les enfants sont en groupe et jouent, le père ou la mère fait son choix. Souvent, c’est le plus petit qui se détermine par ses gestes, sa manière de parler, de courir, d’intervenir. Quand ces critères, les plus élémentaires sont diagnostiqués en l’enfant, les parents commencent à  prendre soin de son éducation. Ils font tout pour ne pas qu’il se blesse pendant qu’il joue avec ses amis. Mais il faut dire qu’il appartient déjà à la lignée, on n’ira pas le chercher ailleurs.

Dans les autres royaumes qui répondent quasiment aux mêmes normes de désignation, tous les enfants issus de ce royaume ont leur éducation à part. Chez certains, ils font subir à l’enfant-roi des épreuves comme la chasse, le sport. Chez les agni par exemple, cet enfant prodige, dans son éducation, ses parents mettront l’accent sur ses gestes, son éloquence, la maîtrise de la parole teintée de proverbes, même s’il parle peu ou prou.

A la mort du chef ou du roi, contre toute attente, l’enfant qui s’est fait distinguer, souvent lui-même ne le sait, c’est lui qui est choisi, mais à l’unanimité des sachants. Le choix se fait démocratiquement par les membres de la cour royale. C’est pourquoi chez ces peuples, quand on devient chef ou roi par la force de l’argent ou par la force physique, on finit par se faire détester, vomir et très souvent, il y a du bicéphalisme à la tête de ces tribus, ce qui crée la cacophonie et le désordre.

Dans certaines localités de la Côte d’Ivoire, on constate malheureusement ces cas de figure où il y a le règne de plusieurs chefs. La politique occidentale ne doit pas s’inféoder à la tradition pour imposer ses hommes. C’est dangereux.

Aussi, il faut connaître ces valeurs pour éviter de les piétiner, car ce sont elles qui ont fondé les sociétés où règnent l’ordre, le respect et la considération. Quand tout se passe bien, quand tout respecte les règles, il n’y a pas de raison que cette société soit vouée à la turpitude et aux interventions sauvages des forces de l’ordre. Ce sont ces sociétés qui veillent sur l’ordre sociétal, car ces rois et chefs, ne se mêlent pas de politique occidentale, mais logiquement d’auxiliaires entre la justice et la tradition.

Que celui qui en sait nous vienne en renfort pour que nous éclairons la lanterne de ceux qui croient qu’à cause de leur fortune, même s’ils ne sont nés chefs, peuvent le devenir. Ce dernier rempart, devient un violent, aigri qui voit le diable partout et vers la fin, il s’impose avec la violence qu’on appelle dictature.

Chez les agni, jusque-là, ils font tout pour éviter des amalgames et ils se portent très bien.                                                          

Joël ETTIEN

                  Directeur de publication: businessactuality.com

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