Ouattara Yacouba, Ivoirien résidant en Italie :« Voici ceux qui encouragent les jeunes à l’immigration clandestine »
Mettre fin à l’immigration clandestine par le truchement d’un outil éducatif. C’est le vœu cher de Ouattara Yacouba, Ivoirien résidant en Italie.
Auteur du jeu du clandestin, il est de passage dans son pays. Nous l’avons rencontré pour en savoir un plus sur les mobiles de la création de cet outil qu’il propose aux enfants, aux jeunes et même aux adultes.
Peut-on savoir ce que renferme votre jeu ?
Assis à tout moment devant le petit écran, je voyais des hommes qui mouraient en mer. Ces jeunes ne savaient pas qu’ils se livraient à un voyage dangereux. Les hommes à qui ils se confiaient, étaient des personnes sans scrupules et cupides. Leur souhait est de voir ces jeunes souffrir et les faire mourir dans l’eau. Je me suis dit qu’il y avait lieu de faire quelque chose. Il fallait donc trouver quelque chose de simple, ludique et agréable. Et connaître les conséquences de l’immigration clandestine. Ce jeu retrace tous les côtés de ce fléau.
Est-il uniquement destiné aux enfants ?
Il est destiné à une tranche d’âge de 5 à 77 ans. A toute personne qui peut mouvoir les mains. Je me suis basé sur les enfants parce que ce sont eux qui seront les hommes de demain. Dès le bas âge, si les enfants ont su le mal qui les guette, ils pourront prendre leur précaution pour éviter cette pratique.
Comment se joue t-il ?
C’est un mélange de Monopoly, de Ludo, de réflexion, d’expériences personnelles qui a conduit à ce résultat qui présente un tableau avec des cases dans lesquelles se trouvent des écrits. Vous lancez votre dé, et il y a un chiffre qui se présente à vous. En vous référant aux chiffres qui permettent d’entrer dans les cases, il y a une notice à l’intérieur. L’idéal est de faire jouer ce jeu à des personnes susceptibles de pratiquer l’immigration clandestine. Ce jeu est bien pour les groupes de jeunes désœuvrés dans les quartiers. Je veux faire comprendre à ces jeunes les obstacles qu’ils peuvent rencontrer sur la route en pratiquant l’immigration clandestine. Il serait bien d’offrir ce jeu à des groupes de jeunes qui pensent à faire ce voyage. Il faut faire comprendre à nos enfants qui sont à l’école, le mal qui les guette en pratiquant ce phénomène.
A l’ère de l’évolution des Tics et ses dérivées, ne craignez-vous pas un désintéressement sur l’usage de votre jeu ?
J’y ai pensé. L’immigration clandestine est d’abord une affaire de business. Il y a de gros sous qui sont investis. Les gens en profitent bien. En tant qu’Africain, vu le danger que cela comporte, nous devons donner beaucoup de conseils à nos jeunes frères. On ne peut empêcher un citoyen d’effectuer un voyage. Seulement, il faut le faire dans de bonnes conditions. Souvent, certains trouvent que c’est parce qu’il n’y a pas de bonnes conditions que l’immigration clandestine existe. Une fois en Europe, certains s’adonnent à des crimes ou à la consommation de la drogue, et même à la prostitution. Cela nous fait un pincement au cœur en tant qu’Africain. C’est choquant de voir ces jeunes qui pouvaient être une force pour l’Afrique être réduits à néant. Nous les voyons se coucher sous les ponts, dans les trous de métros. Ce n’est pas reluisant. Pour éradiquer ce phénomène, c’est l’information. C’est pourquoi, il faut introduire ces jeux dans les écoles pour apprendre à nos enfants les vertus de la vie.
Avez-vous songé à proposer votre découverte aux dirigeants du système éducatif ?
Je suis allé au ministère de l’Education nationale, j’ai demandé un entretien qui n’a pas encore eu de suite. Néanmoins je ne me décourage pas. Je souhaite rencontrer la ministre de ce département pour lui expliquer les bienfaits de ce jeu. Mon jeu est une grande première en Afrique. J’aurais voulu que cette expérience commence en Côte d’Ivoire. C’est une aubaine pour les Ivoiriens de faire profiter cela à nos enfants. Je répète toujours que ce jeu n’est pas fait pour empêcher quiconque de voyager.
Craignez-vous aussi que votre jeu soit victime de contrefaçon ?
Contre les contrefaçons, il n’y a pas grande chose à faire. Ce qu’il faut faire contre ce fléau est une question d’éducation. On explique beaucoup de choses à l’ école. Mais souvent on oublie les choses simples. Il faut dès le bas âge apprendre aux enfants à payer leurs impôts, à respecter les principes de la vie. Apprendre le droit de propriété intellectuelle aux enfants. Afin qu’ils ne falsifient pas les œuvres des autres. Beaucoup de bonnes conduites peuvent être enseignées dans les écoles.
Le prix est-il accessible à tous ?
A l’époque, il coûtait 15.000 fcfa. Il y a beaucoup de personnes qui ont souhaité que le prix soir revu. Nous les avons écoutées. Cependant nous voyons des personnes acheter des jeux de Monopoly qui ne feront jamais d’eux des personnes riches. Le jeu que je propose enseigne beaucoup plus. Toute œuvre qui peut sauver des vies humaines n’a pas de prix. Nous avons laissé des exemplaires à Orca Deco à Marcory, librairie carrefour Silué à Cocody, la librairie en face du lycée Mermoz. Plusieurs autres points seront servis.
Aura-t-on des Innovations par la suite ?
Nous avons tenu compte de certains conseils. Il y aura une autre version de jeux qui sortiront. Beaucoup d’enseignements sont prévus. Nous aurons le temps de vous le présenter.
Un appel …
J’invite les parents à offrir ce jeu à leurs enfants, pareil pour les jeunes. En jouant à ce jeu, l’on comprend qu’il y a des informations très capitales. Ces informations peuvent sauver des vies. En le faisant, vous contribuer à sauver des vies.
Réalisé par Aimé Dinguy’s N