SOS pour Bernard DozaA LA UNE MONDE 

Paris: L’image de Bernard Doza, journaliste-écrivain mérite un peu d’attention et de secours.

L’écrivain journaliste ivoirien, Bernard Doza, une grande plume affaiblie par manque d’encre et sa lutte ne dit rien à ses nombreuses relations. Mardi 28 juin, à la gare du nord de Paris, sous un soleil africain, je cherche le café où m’attend le doyen Bernard Doza. Il est presque 14h45 et je tourne en rond sur moi, on s’appelle et je ne retrouve pas le café où il est éloigné au sommet de l’autre côté de l’entrée de la gare. On finit par se retrouver, mais je suis ébahi de voir l’homme robuste, le grand orateur, celui qui par amour pour son pays, a tout perdu. Il est amoché.

Rencontre avec Bernard Doza

Celui qui a toujours rêvé de voir son pays libéré sous le joug des enfants de la troisième génération des immigrés intégrés et de la France, qui constitue la force, l’épine dorsale impossible à extirper.  Il regrette de ne pas pouvoir atteindre le but. L’homme porte une  vieille casquette sur la tête, à peine, il peut se lever seul, car me dit-il, foudroyé par trois fois de suite d’une crise d’AVC.

Comme un roi qui perd sa couronne mais pas sa démarche, le timbre de sa voix est resté intacte, la barbe blanchie et mal rasée dont des débris tombent sur le col de sa chemise. Comme un ruisseau qui manque d’eau à cause de la rareté des pluies, Bernard Doza est presque devenu l’ombre de lui-même, mais son rêve ne l’a point quitté.

Celui qui avait bousculé le grand Houphouët Boigny à travers son roman:” Liberté confisquée. Les complots franco-africains” paru aux éditions Bibli Europe, aujourd’hui, on ne sait plus, si ce sont des esprits malsains ou des erreurs de choix, mais il n’est plus le même et ses amis, l’ont quitté, à commencer par ses propres enfants, qui estiment que leur papa les a quittés dans les mains de leur maman pour laquelle, ils ne veulent plus le voir.

La sécheresse qu’il traverse mérite qu’on lui pardonne toutes ses fautes et erreurs et qu’on lui reconnaisse tout au moins, la légitimité de son combat. C’est vrai qu’on n’a de cesse de lui reprocher de trop parler, car, pour peu, il livre des confidences au point où, tous les chefs d’état à qui, il a rendu des services, se sont méfiés de lui et Bernard Doza végète.

Son numéro de téléphone n’a pas changé, le (+ 337 77 49 74 74). Les fois où on se retrouvait, il y a plus d’une décennie, ce téléphone n’arrêtait pas de crépiter, aujourd’hui, il le tient difficilement, car ses doigts ne peuvent plus répondre comme par le passé.

Il n’est pas méchant, mais le débordement de l’amour pour sa patrie, qui l’avait poussé à rejoindre la gauche radicale incarnée par le président Gbagbo, l’a mis complètement en dehors du stade pendant que le public supporte les joueurs qui évoluent sur le terrain.

Il faut faire quelque chose pour Bernard Doza. L’encre de ses stylos est finie et ils n’écrivent plus. Il est dans la déchéance qui mérite qu’on s’occupe de lui. Même s’il  n’a pas cotisé dans son pays, son pays peut faire quelque chose pour lui. Comme une bûchette d’allumette longtemps restée à l’air libre, Bernard Doza n’allume plus. Ses piles de vie sont mortes et il se bat pour restituer toujours son savoir. Il est devenu, comme un lion sans dents, mais il faut songer à lui venir au secours.

Il m’encourage à retourner au pays pour me mettre à son service pendant que lui-même se perd.

Qui peut redonner une nouvelle vie à Bernard Doza ? A cause de son ventre qui ne garde pas de secret, tous ses grands amis, dont la plupart sont parvenus au sommet de l’état de leur pays, ils se sont vraiment méfiés de lui et l’ont complètement éloigné de leur viseur. A commencer par Laurent Gbagbo, qui n’avait rien fait pour lui.

Même si l’espoir fait vivre, celui que j’ai vu sur le visage de ce baobab qui perd ses feuilles et bientôt ses racines, ce grand homme, s’effacera dans l’anonymat et nous aurons pour seul souvenir son illustre nom de combattant et son livre:” Liberté confisquée”. Il a failli gâcher ma journée car le plat que nous avons partagé ensemble, le mien, je n’en ai senti aucun goût. Sauvez le soldat Doza.

                                                       Joël ETTIEN

                                Directeur de publication: businessactuality.com

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