Poème: Le séisme
Le séisme dont on parlait
Les signaux sont tous en arc-en-ciel
Les pleurs du ciel mécontents de la poussière
On dirait qu’il n’est pas loin
Les tamtams sont perforés qui se meuvent dans le silence
Les griots et leur tradition ont perdu de leur voix
Le séisme n’est pas loin
Le vent le cherche par des entrées sourdines
Les vitres teintées de sonorités béantes
Les couleurs de la vie de ce matin, sombrent dans le cri
Une horde de pesanteur épaissit l’atmosphère
L’inquiétude se promène bras dessous les poils mouillés
La grisaille annule tout espoir
L’essuie-glace est bloqué pendant que le séisme approche
La beauté n’a plus de qualité
La délusion est en résidence surveillée
A cause d’un seul doigt, on va couper toute la main
Le séisme n’est pas loin
Le timide orage caresse les branches qui tombent, malgré leur résistance
La robe est trop courte
On se tait en se parlant
Du coup, le séisme lance ses larves qui consument la commune
Eh, quand on est têtu sans sa tête
Les belles choses deviennent mélancoliques
Laissez l’orage grincer sa guitare pour inviter le séisme sur la piste de danse
Les avenirs deviennent des souvenirs
Isolé, on se dit, sans tête, plus de tête
Le séisme a tout ravagé et nous ramassons les débris
Le séisme est enfin arrivé et je m’en vais à l’ombre de mes souvenirs.
BROU ETTIEN