Pour quelles raisons Ouattara doit passer le pouvoir à Gbagbo?
Nous venons de lire, à la une d’un confrère: « et si Ouattara renvoyait l’ascenseur à Gbagbo pour la présidentielle 2025. » La politique ivoirienne serait-elle devenue une tontine? Le président Bédié en est mort espérant que son allié lui aurait fait la passe et à force d’attendre démesurément, il en est mort de chagrin.
Ce sont ces genres de perception de la politique qui a fait perdre beaucoup d’opposants incapables de lutter pour arracher le pouvoir et qui se complaisent à la mendicité politique.
Ouattara avait conclu quel deal avec Gbagbo pour lui remettre sur un plateau doré, ce pouvoir qui, pour l’obtenir, il a fait autant d’acrobaties où il y a eu mort d’hommes. De plus, Gbagbo a été vaincu par ceux qui ont accompagné Ouattara au pouvoir, quelle dette ce dernier a vis-à-vis de Gbagbo? Si on ne prête pas sa femme à son copain, pourquoi le pouvoir qui obéit des règles doit tordre le cou à celles-ci?
Pour réchauffer les esprits, Ouattara est là parce qu’il a gagné ses élections en 2010, 2015, 2020 et il n’est pas prêt de le lâcher pour le plaisir des beaux yeux de Gbagbo. Quelqu’un a pris goût au pouvoir et dont y ses sbires en jouissent; vous induisez Gbagbo en erreur de croiser les bras puisque Ouattara le bon samaritain doit sans coup férir, l’inviter à prendre position de son nouveau palais, même en rêve, cela ne peut jamais s’opérer à plus forte raison, debout.
Nous avons lu la réaction d’un observateur qui semble être proche du PPA-CI qui écrit ceci: « Ouattara avait refusé de renvoyer l’ascenseur à son allié politique en 2020, M. Bédié. En politique, on ne se fait pas de passe. Ce n’est pas une tontine. Pourquoi voulez-vous que Ouattara ait pitié de Gbagbo et du PPA-CI? Ouattara ne le fera jamais. Ouattara a été candidat en 2010 grâce à la pression de la communauté internationale sur Gbagbo. Ouattara a mené des combats avec ses militants. Il faut penser à un plan B, maintenant. Le plan B de Sonko a très bien fonctionné. Pourquoi ce même plan B ne fonctionnerait-il pas au PPA-CI? On ne supplie pas un dictateur. Ouattara n’est pas venu par la voie de la démocratie. Il est prêt à tout pour conserver son pouvoir. »
La politique n’est un sport à plusieurs joueurs et un entraîneur, mais une force de caractère pour la mener à bon port et souvent en Afrique, c’est tellement horrible, que la population qui prétend avoir voté le leader, se trouve au milieu des palabres inutiles et s’occuper de ses problèmes devient un rêve, alors dire qu’un président d’une république doit faire la passe à son ami, qui plus est un opposant, un adversaire ou un ennemi, revêt de l’irréel.
Ce n’est pas souhaitable que certains flattent les hommes politiques pour les encourager à demeurer dans la flegme pour induire ses militants à l’abattoir, parce qu’on doit leur faire la passe et comme ça ne vient pas, on les invite dans les rues pour aller se faire massacrer. Comme dit le texte de celui qui se sent proche du PPA-Ci et qui est lucide, il invite Gbagbo à lutter s’il veut encore reconquérir le pouvoir qui lui a été arraché par son ennemi, celui avec qui, il a fait un front qui n’a pas fonctionné.
C’est parce que physiquement le président Ouattara présente des signes de fatigue et le pouvoir ardu lui a laissé des rides, même là encore, il choisira quelqu’un de son cercle pour lui succéder, quitte au peuple de le voter.
Comme le pouvoir ne se partage pas avec ses adversaires et n’est pas non plus une tontine, inutile de penser à cette forme de pratique qui provient de l’irréel.
Si le président Gbagbo veut ce pouvoir, il sait comment y parvenir car il a été lui-même président de ce pays.
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactuality.com
