Récession en Afrique du Sud, nouveau signal inquiétant pour le géant africain
L’Afrique du Sud est entrée en récession alors que les analystes misaient sur un rebond au premier trimestre. Cela ne lui était pas arrivé depuis 2009.
L’Afrique du Sud a été déclarée en récession ce mardi 6 juin, parce qu’elle vient de connaitre un recul de son produit intérieur brut deux trimestres consécutifs. C’est la définition technique de la crise économique. En réalité cela fait beaucoup plus longtemps que les Sud-Africains ressentent un certain marasme. Le produit intérieur brut par tête est en chute libre depuis 2012.
Son économie est incapable de générer suffisamment de richesses pour augmenter le niveau de vie d’une population en hausse constante. En 2009 l’Afrique du Sud a été rattrapée par la déflagration financière déclenchée à Wall Street. Mais depuis elle est à la peine, trop dépendante des cours encore trop bas des matières premières (qui ont fait sa fortune dans les années 2000).
Le chômage est l’un des gros points noirs de l’économie sud-africaine
Il concerne plus d’un jeune sur deux. À un taux de 27 %, il a atteint son plus haut niveau depuis 2003. Faute de revenus, une grande partie des ménages sud-africains ne consomment pas assez pour soutenir l’activité. Ce chômage endémique couplé à la stagnation des salaires explique en grande partie la récession actuelle. Car la consommation des ménages a nettement reculé au cours des trois derniers mois.
Alors qu’elle avait jusqu’ici bien résisté à la morosité ambiante. Les milieux d’affaires eux sont très réservés sur le sort de l’économie. Leur indice de confiance est tombé à son plus bas niveau des vingt dernières années.
Des milieux d’affaires qui sont de plus en inquiets des faits et gestes du président Jacob Zuma
Il est aujourd’hui au cœur d’un énorme scandale de corruption. Qu’il a tenté d’étouffer en renvoyant son ministre des finances Pravin Gordhan, parce qu’il s’intéressait de trop près à cette affaire. Une décision aux conséquences calamiteuses pour les finances publiques. Dans la foulée l’agence américaine Standard and Poors a dégradé la note souveraine de l’Afrique du Sud dans la catégorie dite spéculative. Fitch lui a emboité le pas.
Ce qui surenchérit le coût de l’emprunt. Cela tombe au plus mauvais moment pour l’économie puisque la récession va écarter les recettes fiscales. Le gouvernement sud-africain sera donc peut-être contraint d’augmenter les impôts alors que l’économie a au contraire besoin d’un sursaut de la demande.