FICTIONS 

Sa femme le fout dehors en plein hiver et il devient riche après. (2)

Faisant suite au premier tome de l’histoire de Yves et de sa femme, vous êtes nombreux à attendre la suite. Nous vous remercions de l’intérêt et restez connectés pour d’autres fictions qui retracent le quotidien de notre existence.

Le goût de la vie devient insipide mais il réussit à se faire des amis, des blancs sans domicile fixe comme on appelle les SDF.

Un matin, il ne lui restait que 10 euros. En compagnie de son ami Philippe, ils se baladaient devant un tabac et deux voix bourdonnent dans sa tête. Une qui lui dit de rentrer pour jouer au loto et l’autre qui lui dit non. Les deux amis rentrent tout de même dans le tabac et Philippe encourage son ami, l’africain, c’est comme ça qu’il l’appelle de tenter sa chance, de toutes les façons, le ticket ne coûte que 2 euros. Il suit les conseils d’encouragements de son ami le blanc, comme il appelle aussi et prend le ticket et les deux sortent.

Après avoir parcouru quelques kilomètres pour tuer le temps, un numéro de loto vient de gagner 200 000 euros et ça indique que c’est dans ce tabac que le ticket a été acheté. Il n’a pas jeté le ticket et pendant ce temps, on le cherche de partout pour lui annoncer la nouvelle, mais impossible. Jean-Pierre Foucault revient sur l’heureux gagnant à TF1 et la nuit passe.

Le matin, il rentre dans le même tabac et le buraliste le reconnaît qui lui demande s’il avait son ticket d’hier sur lui et il le sort. Il lui annonce qu’il vient d’être tiré et il gagne 200 000 euros. L’information lui tombe sur la tête et il ne s’en revient pas. Il vient d’avoir 200 000 euros, lui qui n’avait que 10 euros sur lui pour terminer la semaine. 200 000 frs et c’est la compagnie qui l’invite à ouvrir un compte et de leur soumettre des projets à financer. Yves quitte enfin la misère et le seul qui est au courant, c’est son ami le blanc, Philipe. Les deux se regardent. Le buraliste leur demande d’attendre que la société envoie une voiture les chercher pour le siège où les transactions vont avoir lieu.

En sortant, comme il ne savait pas ce qui l’attendait, il n’était pas habillé en conséquence. Une voiture luxueuse se gare devant le tabac et un gaillard de monsieur sort pour se renseigner de qui se nomme monsieur Yves. Yves est en face de lui et pose son inquiétude vestimentaire au garde, qui lui demande, un moment. Il se retire et sort son téléphone de sa poche et appelle pour exprimer à la direction que l’heureux gagnant n’est pas bien habillé et qu’il souhaiterait rentrer chez lui. La réponse est sans ambages. Il faut le conduire sur les Champs Elysées dans un magasin et qu’il se serve aux frais de la société.

Monsieur Yves, mes patrons me chargent de vous inviter dans un magasin sur les Champs Elysées pour vous remettre dans tout ce que vous souhaitez à leurs charges, dit le body gard.

Il invite son ami blanc à l’accompagner et les voilà dans une Mercedes dernier cri, climatisée. Les deux amis sont assis derrière et un chauffeur en costume les conduit. Le téléphone du chauffeur lui indique la direction et ils demandent aux deux passagers si la musique que distillent les haut-parleurs les dérange, ils disent non, bien au contraire. S’il savait d’où vient Yves, il n’allait pas lui poser cette question. La galère a fait qu’il a tout perdu, son honneur, son épouse, Yves, le grand frimeur qui va être réné de ses cendres, il garde son silence et son calme.

Ils rentrent dans le magasin où il n’y a que des posters des grandes stars et un photographe l’accoste pour lui dire d’aller essayer ses habits et qu’il mérite des prises de vue. Il peut prendre autant d’habits, même à son ami, le blanc.

Quelques minutes passées dans ce magasin huppé, les deux se voient à nouveau convier à une autre séance de rencontres avec des banquiers qui, ayant .appris la nouvelle, voudraient le voir pour lui faire des offres d’ouverture de compte. C’est dans une autre voiture cette fois, une Lexus qui vient les chercher. Une salle à l’hôtel Georges V sur l’avenue des Champs Elysées que les banquiers les reçoivent. Toujours accompagné de son ami le blanc, c’est maintenant qu’ils vont mettre le visage sur les noms des responsables de la société des jeux du hasard. Individuellement, chacun vient avec politesse se présenter avec respect et courtoisie. 

Monsieur Yves, c’est vous l’heureux gagnant de la semaine dernière, le visage radieux d’une jeune dame au sourire angélique qui lui pose l’entretien. Elle poursuit, merci d’être ici, mais je suis venue vous tenir compagnie dans votre choix pour les banques qui vont vous recevoir tout à l’heure, car nous ne voudrions pas qu’elles abusent de bonne chance.

Son ami le blanc et lui, sont escortés dans un ascenseur et toujours en compagnie de la jeune dame qui tient un joli calepin pour prendre notes. Ils arrivent dans une suite confortablement aménagée pour la circonstance.

Une table garnie de tous les petits gourmets, c’est tour à tour que la dame les appelle à venir rencontrer le roi de jour. On lui propose de ne pas toucher sa fortune que tous les mois, on lui verserait 3000 euros à vie et ses besoins seront examinés et que pour la gestion de sa fortune de ne pas s’inquiéter, ils lui feront de bons placements. A la fin, la dame le prend de côté et lui propose d’accepter la proposition de la société générale qui lui propose un pavillon, un salaire de 3700 euros et une voiture.

Yves vient de changer de vie et ses idées se bousculent dans sa tête. Il demande à la jeune dame si c’est possible d’envoyer 5000 euros à sa mère à Abidjan, dans l’immédiat, elle s’exécute et la représentation de la générale à Abidjan convoque sa mère pour lui remettre les 5000 euros et c’est à partir de là, qu’elle sera informée du changement de vie de son fils Yves que sa femme a chassé de chez eux à cause de la traversée du désert. Sa mère est aux anges depuis et Yves est conduit à Versailles où on va lui proposer un pavillon tout frais payés par sa nouvelle banque. Tout meublé, il propose à son ami, le blanc de venir habiter avec lui, ce qu’il décline tout en lui promettant son amitié.

Yves commence à prendre du volume et son vieux visage de tristesse ravi de sa nouvelle aventure. Des mois passent et Yves se rend à Abidjan en famille. Les premiers gestes, c’est d’acheter une maison à sa mère, dans le quartier de Cocody-Abata. Les parents de Janine sont informés du changement de vie de Yves.

Il finit et rentre dans sa nouvelle vie de Versailles, avec sa voiture neuve, boite automatique, tout cuir à l’intérieur, mais Yves vit seul, c’est son ami le blanc qui vient souvent le voir pour partager quelque moment avec lui.

Un matin, son téléphone sonne et il regarde, c’est Janine qui appelle. Elle ne l’a jamais appelé, depuis qu’elle a foutu à la porte. Il ne voulait pas décrocher, mais le blanc lui fait des gestes d’accepter de la prendre et écouter ce qu’elle va lui dire. Il décroche et au bout du fil, c’est Janine qui désire le rencontrer que c’est urgent. Toujours le blanc lui conseille de la recevoir chez lui, dans sa nouvelle résidence.

Le weekend qui a suivi, il va chercher Janine à la gare avec sa nouvelle voiture avec son blanc, devenu son conseiller. Janine tombe des nues de voir le visage radieux, la nouvelle forme de Yves et elle ne s’en revient pas. Il invite à prendre place dans sa voiture. En route, elle ne peut pas placer un seul mot et son ancien Yves la conduit et direction dans son parking avec un beau jardin fleuri.

Il n’a pas souhaité la faire entrer dans le salon et tout va se passer dans le jardin et Yves lui propose tous les bons vins assortis de petits gourmets. Janine n’en croit pas à ses yeux, elle est tellement confuse, quand Yves lui a fait le compte rendu de sa souffrance après qu’elle l’ai jeté dehors en plein hiver rigoureux et c’est avec ce blanc qu’il a passé le temps de la traversée de la douleur et que c’est toujours lui, qui l ‘a encouragé à acheté le ticket gagnant qui vient de faire de lui, ce qu’il est devenu aujourd’hui. Ils n’ont pas encore divorcé, mais il va engager la procédure.

Janine n’a pu placer un seul mot et Yves la supplie qu’il avait donné rendez-vous à son conseiller bancaire pour un projet de voyage aux USA. Janine range son téléphone dans son sac à main et monte dans la voiture qui la conduit à la gare. Les deux se disent au revoir et les jours qui ont suivi, un huissier vient déposer une requête dans sa boite aux lettres. C’est une convocation. Dans un mois, elle est convoquée pour la procédure de divorce et c’est maintenant qu’elle se souvient de la mère de Yves qu’elle va joindre. Elle a cru que son fils ne lui avait pas fait le compte rendu. Entre-temps, elle même aussi, sa vie a changé.

Malgré tout ce qu’elle a insinué, la mère de Yves dit niet à Janine la gentille fille du quartier qu’elle a obligé son fils à marier et qui l’a chassé en plein hiver. Yves revient de son voyage des USA et fait venir sa mère passer quelques séjours avec lui. Il prend rendez-vous avec son médecin qui reçoit sa mère pour un bilan de santé complet. Sa mère ne s’en revient pas mais son fils a évolué. Comme le froid approchait, il l’a laissée partir, rentrer au pays.

Le moment de l’audience du divorce a débuté et Yves ne veut point entendre raison et veut divorcer pour la laisser vivre sa vie. Ce que Janine oublie, malgré qu’ils s’étaient mariés sous le régime de la communauté des biens, ces nouveaux biens ne portent pas son nom, mais celui de sa mère donc, elle n’aura rien. Malgré tous les efforts de Janine, Yves ne veut plus entendre parler de mariage, de procédure en procédure, il réussit à libérer Janine.

Sa mère lui a proposé de refaire sa vie, offre qu’il a déclinée. Cependant, il partage sa vie avec une française qui est aussi fortunée qui n’a pas besoin de sa fortune qui porte le nom de sa mère.

Joël ETTIEN

Fin

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