Société: A quoi devraient servir les mutuelles dans les villages ?
Pourquoi souvent les mutuelles des villages dévient leur trajectoire pour verser dans les funérailles ? Quand un village a assez de cadres ou de fonctionnaires, ceux-ci se réunissent en comité de réflexion pour se mettre en une mutuelle dite souvent de développement, mais ce ne sont pas toutes les mutuelles qui respectent leur premier objectif et la pesanteur des morts, les contraignent dans l’assistance. Ils appellent cela:” le social”.
Le rôle des mutuelles dans les villages
Très souvent et c’est le cas, ils font cotiser des sommes faramineuses qui servent qu’à enterrer les morts et très difficile de monter des grands projets entre eux pour apporter de la vie.
Nous avons suivi, une vidéo sur les réseaux sociaux où, un inspecteur de l’enseignement se plaignait de la vétusté de l’école. Dans sa plaidoirie, il n’a pas manqué d’indexer la mutuelle qui devrait cotiser pour refaire ne serait-ce que la peinture de l’école. Les classes sont sales et cela ne donne pas le goût et l’intelligence aux élèves et pourtant, ces cadres et fonctionnaires, en ont profité quand elle était propre et élégante. On constate aussi le manque d’école dans des villages reculés où les maîtres peinent à trouver des classes dignes de ce nom et c’est sous des paillotes qu’ils dispensent les cours à leurs élèves.
Est-ce que l’Etat doit tout faire ? Là où la main de l’Etat n’arrive pas, les mutuelles devraient prendre le relais. Il y a des mutuelles qui ont tellement d’argent dans leurs caisses, mais à chaque décès, ils font cotiser les membres pour rallonger les frais, avec des uniformes, des dépenses onéreuses pour des morts. Cet argent-là sert souvent au gaspillage, jamais, on n’a appris qu’une mutuelle a permis à des membres de créer des PMA et PMI. La solidarité c’est dans le malheur.
Ils font quoi pour les vivants ? On suppose que dans chaque mutuelle, il y a des têtes pensantes qui peuvent trouver la formule pour permettre à leurs membres de se prendre en charge et rembourser cet emprunt selon les clauses.
Les délais de carence sont trop longs et certains y viennent pour espérer enterrer dignement leurs parents surtout, maman et papa et une fois, ces deux cas résolus, ils ne se motivent plus à poursuivre l’aventure et cassent le rythme.
Mais dans des écoles ou centre de santé villageois, les mutuelles peuvent mettre des couches de peinture sur la façade de ceux-ci, cela y va dans l’éclat de leur village. Un corps sain habite un esprit sain. Il faut que les mutuelles revoient leur copie. Déjà, il n’est pas facile de se regrouper en association et si ce génie est établi, il faut en faire des actes pérennes et salvateurs.
Mais parfois, c’est le champ de rivalité de concurrence et cela détruit les motivations. Le leadership tue les mutuelles en Côte d’Ivoire qui, pourtant, a eu cette idée géniale de se regrouper en association ce qui n’est pas évident, mais il faut savoir faire usage de capital humain et financier importants. Jésus disait à ses apôtres de laisser les morts, enterrer les morts.
Koné Bintou
Afrique de l’ouest
