Soro Guillaume pourra-t-il assister aux obsèques du président Bédié ?
La date des obsèques du président Bédié approche et Soro Guillaume risque de rater cette occasion de faire partie des personnalités politiques qui ont connu l’homme et qui, de là où il est, souhaiterait que tous ses anciens partenaires soient rassemblés à ses funérailles, mais les nouvelle qui nous parviennent sur la présence de Soro à Daoukro, nous laissent sceptiques.
Qui de Soro et de Ouattara aurait appelé qui, là n’est pas le problème. Le nœud de cette discorde doit-être dénoué pour que les ivoiriens aient une vue claire de leur cohésion. Il faut baisser le rideau et ouvrir les portes du bonheur.
On prête trop de supputations aux deux protagonistes et dont l’entourage ravive souvent le feu, mais est-ce la peine quand on veut un pays débarrassé de tout oripeau d’embrasement? Soro loin de la Côte d’Ivoire, on lui prête trop de bonnes ou de mauvaises intentions, alors que sur le terrain, chacun connaît ses limites. En plus, qui des deux a cette intention de raviver les flammes d’une discorde? Soro sait que la réconciliation est trop fragile et malgré la présence d’un ministère dédié à cette réconciliation, le verre a été à moitié vide. Les fondamentaux ont été scellés, mais le fond reste encore à deviner. C’est pourquoi les deux doivent mettre au milieu de leur tumulte, l’intérêt national car ils ne sont pas immortels et ils doivent songer à laisser un pays propre pour l’avenir.
Mais la douleur serait grande pour Soro s’il n’est pas présent à Daoukro, car on se rappelle tous qu’à des visites à Daoukro, le président Bédié lui aurait confié beaucoup de secrets qui sont devenus des testaments et Soro n’a pas intérêt à être absent aux obsèques de son « père ». Chez les Akan, quand un patriarche comme le président Bédié, en personne, indique son caveau à quelqu’un, c’est que la confiance est totale et c’est ce qu’il s’est passé du vivant du président Bédié. On dit souvent que les morts ne sont pas morts en Afrique, voilà un dilemme dans lequel les deux qui ont connu le président Bédié se trouvent.
Depuis que nous avons eu vent qu’il y a eu un contact entre les deux, le doute et la suspicion ont grandi qui défigurent la confiance. Que faire? Ils doivent se mettre au-dessus de leur ego surdimensionné et faire prévaloir l’intérêt national. La Côte d’Ivoire n’est la propriété de personne et que, si le destin leur donne droit de la digérer, ils doivent s’entendre sur l’essentiel pour éviter l’insomnie à la population.
Les ivoiriens ne vont tout de même pas se faire peur parce qu’entre Soro et Ouattara, ça ne va pas et qu’il n’y a personne pour les réconcilier. C’est là le constat triste du manque de leaders religieux, les rois et chefs coutumiers et même l’institution que l’état paye par l’argent du contribuable ivoirien, le grand médiateur de la république qui, devrait jouer ce rapprochement, mais hélas, sous l’emprise, regarde sans voir et la situation s’enlise.
De tous les parents de Soro décédés, celui du président Bédié lui serait un gros regret ou une bonne satisfaction s’il participait à ces obsèques, car ne dit-on pas qu’en Côte d’Ivoire, c’est dans les funérailles que les palabres se règlent? Alors profitez de ces obsèques pour laver tous ces linges sales en famille.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com
