Soro n’a pas pu assister aux obsèques du président Bédié.

S’il y a quelqu’un qui doit mordre tous ses doigts en ce moment de lourde tristesse qui s’empare de tous les ivoiriens, c’est bien Soro Guillaume. C’était justement pour ça qu’il avait tenté de joindre le président Ouattara pour négocier avec lui directement des conditions de son retour, mais on dirait que ça n’a pas marché et malheureusement, son fauteuil reste vide sur le parvis de la présidence et au domicile du défunt.

Les images de leur intimité sont restées gravées dans nos esprits. Lors de sa discorde avec le président Ouattara, le président Bédié, l’avait reçu dans son village natal de Daoukro. Les deux ont fumé leurs cigares, chacun le chapeau de cow-boys sur la tête, ils ont fait le tour du ranch du président Bédié et on y a senti la parfaite amitié et la fraternité vraie. Quand en pays akan, un vieux convie un homme qui n’est pas membre de sa famille et lui indique son caveau, ça veut dire beaucoup de choses et le jour arrive, Soro n’est pas là. De là où il se trouve, s’il n’est pas en paix et vit dans le chagrin, de regretter tous ses actes. Ce sont les larmes que nous ne voyons pas qui coulent sur ses joues.

Eh oui, la nation entière rend ses derniers hommages à celui qui jouait le rôle de père pour lui Soro Guillaume. Son cortège va se diriger vers son village natal de Daoukro et ça sera la fin d’une époque et d’une série de faits et c’était Henri Konan Bédié. Une vie, une époque, un chemin et un adieu. Malgré tout ce qui a été dit, sur la parvis de la présidence de la république, des oraisons sont lues, dans des timbres vocaux enrouillés d’émotion et de larmes et Soro n’est pas là pour voir et entendre.

On nous avait fait croire que la parole ne sera pas donnée à son successeur de Thiam, mais c’est faux, il a parlé devant le président Ouattara ou bien je me trompe? Ceux qui voulaient faire enflammer l’ambiance funeste, n’ont pas pu trouver la bûchette d’allumette pour le faire.

Soro Guillaume est absent, ce qui veut dire que son retour au pays, n’est pas pour maintenant?

Joël ETTIEN

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