Fresco, ville côtière de Côte d'IvoireCÔTE D'IVOIRE 

Enfin la côtière retrouve sa liberté.

Lundi 24 avril. Il est 6h15. Le sommeil matinal si doux avec ses rêves bizarres ne veut pas me lâcher et je me débats pour m’en sortir quand mon téléphone sonna. Une grande amie ressortissante de Fresco, une ville balnéaire située dans l’ouest ivoirien, à quelques kilomètres de la grande ville de San-Pedro, très enchantée, me réveille. D’ordinaire, nous parlions d’autres choses, surtout politiques, mais ce matin, elle qui réside à Paris, me chante à l’oreille que désormais, sa ville sera à deux heures d’Abidjan par la route. Enfin cette route dénommée la côtière va recouvrer sa liberté.

Cette route du temps du premier président ivoirien Houphouët Boigny, avait été baptisée la côtière. Elle avait fait la fierté de ses riverains et comme cette zone est productrice de toutes les matières agricoles, les allées et venues des gros engins l’ont dégradée au point où pour effectuer un parcours, c’était une corvée, un parcours du combattant. Il fallait faire souvent des détours qui allongeaient le parcours au point où, désespérer les habitants de cette côtière se sont crus oubliés. On vous parle du premier président ivoirien Houphouët Boigny qui est mort depuis 1993.

Depuis cette période, les peuples Godié, kroumen et les autres tribus qui arborent ces régions, n’avaient plus d’espoir. Si la route précède le développement, eux qui ont encore les terres fertiles, le deuxième port ivoirien, ils n’avaient plus d’espoir. Ainsi, des présidents se succèdent sans qu’il ne veuille trouver de solution à ce problème. Bédié est venu, il n’a pas eu le temps. Guei est arrivé, coup de théâtre, il n’a pas non plus eu le temps. Gbagbo est arrivé, lui fils de la région, malgré que le pays était coupé en deux tout au moins tenter quelques réparations, niet.

Fresco-Abidjan qui se parcourt en 2h aujourd’hui, parce que bitumée, on mettait plus de 8h pour arriver à l’autre bout.

Ma camarade réside à Paris et ses parents l’appellent ce matin pour lui annoncer que le calvaire est terminé et pour 2h, on peut quitter Abidjan pour arriver à Fresco. Elle jubile et je la comprends. Souvent dans ses lamentations concernant cette route, elle se posait des questions sur ce que les ressortissants de grand ouest ont fait aux politiques ivoiriens pour mériter un tel sort. Je lui essuyais les larmes et c’est normal que si elle est soulagée, j’en parle.

Que cette route soit terminée à l’approche des élections, ce n’est pas là notre problème qui réside aux déplacements de ces populations qui ont souffert et qui peuvent se déplacer librement sur leur route renouvelée. Ce qui est sûr, ce goudron ne s’effacera pas quand les élections seront terminées.

Maintenant, il appartient aux garants de l’entretien routier de veiller aux poids des camions qui vont l’emprunter car ils sont à la base de sa destruction.

Ma copine, au téléphone et dans la manifestation de ta joie, je t’entendais dire, merci au président Ouattara. Désolé de te faire cette surprise, en relatant au grand jour notre conversation, elle était importante car on dit que la route précède le développement, maintenant, il vous appartient de rattraper votre retard.

                                Joël ETTIEN 

            Directeur de publication: businessactuality.com

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