Abidjan: Il faut revoir l’urbanisation, sinon les étages s’effondront toujours.
Pourquoi construire des immeubles d’habitation de plus de 5 niveaux dans certains quartiers de la capitale ivoirienne? On oublie que la terre est devenue poreuse et le sous-sol presque sismique.
Depuis quelques mois, on assiste à des effondrements d’immeubles avec leur lot de sinistrés. On nous annonce déjà plus de 9 morts. A-t-on besoin de construire des immeubles de telle hauteur à Abidjan, sans prendre des dispositions? Dans la commune du Plateau, ce sont des constructions faites par l’état qui exige que tous les matériaux, les travaux sont suivis par des experts, alors que dans les quartiers d’habitation, on ne contrôle rien et on voit des ouvriers, se saisir des seaux, avec du sable à l’intérieur pour monter sur des roues afin de les faire parvenir au sommet. Aucun contrôle.
En plus, on oublie que le poids de ces maisons en hauteur sur le sol de la ville d’Abidjan est trop lourd. Les eaux de ruissellements et les produits phytosanitaires et autres qui servent à cultiver les produits alimentaires ont complètement réduit la solidité du sol. Construire des immeubles à plus de 4 étages, met les occupants et l’environnement en danger de mort.
Pour la première fois, il y a eu un tremblement de terre à Guiglo, à l’ouest de la Côte d’Ivoire et même à Assini, la ville balnéaire, mais pour éviter d’effrayer la population, on a tu l’information. Le sol abidjanais, n’est plus solide et résistant. Les eaux sont dépourvues de leurs habitat anti, les poissons à cause du cyanure utilisé par les orpailleurs clandestins ou autorisés.
Les ivoiriens sont tous en danger.
Puisqu’on attend toujours que les catastrophes se produisent avant de prendre des mesures, a-t-on besoin de construire ces immeubles sur ce sol frileux?
Quand on parle d’une nouvelle urbanisation de la ville d’Abidjan, certains croient que nous voulons désavouer le régime, mais il faut revoir les conditions de construction des immeubles à plusieurs étages à Abidjan qui continue de recevoir des populations. Abidjan est surpeuplée, au point où des gens s’entassent dans des taudis et pendant la période des pluies, le gouvernement ne fait que se promener de cas par cas pour aller apporter sa compassion aux sinistrés, aux familles endeuillées et pourtant on peut envisager d’autres solutions de désengorgement de la ville. Pourquoi tout le monde veut vivre à Cocody ?
En périphérie, il y a encore de l’espace. À partir de la commune d’Anyama, il y a une étendue de terrain que l’état peut négocier aux propriétaires pour y construire des logements, mais pour être citadins et montrer qu’on a réussi, il faut forcément s’engluer dans la commune de Cocody où il n’y a plus d’espace et tous les passages d’eau de ruissellement sont bouchés par ces constructions anarchiques. Le gouvernement ne peut pas sévir parce que la plupart des propriétaires sont dans son rang. Et tous ces morts, qu’est-ce qu’on en fait ?
Il faut imposer un plan d’urbanisation pour de nouvelles cités qui vont sortir de terre, plus d’immeubles à plusieurs étages et celui qui ne veut pas respecter ces consignes, on le sanctionne sévèrement et cela marquera les esprits. Au Ghana, la ville de Koumassi, par exemple, vous ne verrez jamais des maisons de plusieurs hauteurs dépassant les autres habitations pour donner un visage difforme à la ville. Pourquoi ne pas appliquer cette exigence à Abidjan?
Il y a des opérations immobilières faites en maisons basses, à force de les transformer, on ne retrouve plus la beauté de l’architecture de base et le regard se perd dans ces transformations, comment le sol peut-il résister ? Est-ce que les gens savent ce que c’est que le réchauffement climatique.
Un gouvernement fait de l’anticipation par des experts, il faut qu’il mette à contribution ces experts là formés pour produire de la sécurité et non des morts.
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactuality.com