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Comment lutter contre les fake news ? 

Comment lutter contre les fake news ? On en entend parler mais savons-nous vraiment ce que c’est et comment cela impacte notre quotidien ? Je parle de fake news. Intox. Ou en termes simples…. des mensonges. Les fake news peuvent-elles vraiment être un danger pour notre société? N’est-ce pas juste un peu de plaisir sur les réseaux sociaux? Des slogans, des vidéos et des mèmes que nous partageons sans trop y réfléchir. Peut-être si nous prenons un peu du recul et réfléchissons à ce qui se cache derrière ces fausses nouvelles, nous pourrions réaliser qu’elles ne sont pas seulement là pour s’amuser. Ils ont un impact. Ils font du mal. Ils ont un but…. negative. 

Les fausses nouvelles cachent plusieurs éléments. La plupart des études à ce sujet utilisent l’étiquette «contenu manipulé». Des vidéos, des photos, des petits textes et des articles qui ont été créé et se détachent de la réalité, détachés de la vérité, pour créer un monde imaginaire alternatif. 

Le problème commence car les gens pensent qu’ils seront capables de reconnaître quand une information ou une (soi-disant) nouvelle est fausse lorsqu’elle apparaît sur leur écran. Cambridge Analytica a déjà réalisé une étude aux Philippines en 2016, et une étude similaire du groupe de recherche Pew aux États-Unis en 2019 qui a révélé qu’environ 60 % des répondants partageaient des informations erronées, ne sachant pas ce qu’ils partageaient étaient de fausses nouvelles avant de le découvrir par la suite. On peut ainsi voir à quelle vitesse et à quelle échelle les mensonges peuvent se propager, même par les utilisateurs qui pensent qu’ils peuvent facilement distinguer le vrai du faux. 

Et ainsi, créer et diffuser de fausses nouvelles devient un outil utile pour les « acteurs » qui veulent changer ou pousser des aspects de la société dans une direction spécifique. Cela peut simplement être un  voisin répandant des mensonges contre les migrants qui s’installent dans le quartier. Ou les cambistes répandant l’intoxication financière pour faire des profits. Ou des politiciens utilisant de fausses nouvelles pour discréditer les opposants. Et on peut continuer. C’est partout et à tous les niveaux. Et tout le temps, sur toutes les plateformes. 

L’intox est désormais considérée comme une menace pour la démocratie, la stabilité, et la société. Les trolls et la diffusion de fausses nouvelles à l’échelle industrielle alimentent désormais sans aucun doute la haine éthnique, dénaturent les résultats électoraux, attisent les tensions transfrontalières. C’est un virus aux conséquences mortelles. 

Les mêmes études ont également révélé que les utilisateurs des médias feraient plus confiance au contenu si la source de ce contenu, était claire et connue. C’est une première étape vers l’acceptation de la nécessité de vérifier les faits. Parce qu’au départ, la majorité des utilisateurs de médias (sociaux) ne veulent pas qu’on leur mente et ils ne veulent pas non plus être des propagateurs de mensonges. 

La prochaine étape logique est donc d’encourager l’éducation aux médias. Aider les utilisateurs à briller une lumière dans le labyrinthe d’informations auxquelles ils sont soumis minute par minute. 

Les outils et astuces sont là, il suffit d’amplifier le besoin d’un coup de pouce rapide sur la pause, une vérification, avant d’être pressé de diffuser le dernier slogan ou les dernières nouvelles ou vidéos sur nos plateformes sociaux. 

Les études mentionnées plus tôt soulignent également qu’il existe une majorité croissante d’utilisateurs de médias qui aimeraient voir les gouvernements intervenir et réglementer cette avalanche d’infos pour créer plus de transparence et de confiance. Mais c’est une mission quasi impossible dans le monde vaste et rapide de l’internet, et aussi dans certains cercles on critique le fait que toute réglementation porterait atteinte à la liberté d’expression. Mais la liberté d’expression existe-t-elle sans responsabilités ? 

Et donc, il y a un mouvement à travers le monde pour faire tout ce qui est possible pour lutter contre la désinformation. Y compris en Afrique. Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, par exemple, ont une législation et des autorités de contrôle spécifiques contre la diffusion de la désinformation. Parfois, le cadre législatif est adapté et mis à jour à partir de lois antérieures qui visaient seulement la presse écrite ; parfois c’est une législation qui a trouvé sa naissance pendant la pandémie de covid. 

C’est un débat qui attire de plus en plus l’attention des parlements, des entreprises mais aussi des utilisateurs quotidiens des médias. 

La solution est double : un approvisionnement et une transparence plus démontrés, et plus de connaissances sur la façon d’identifier les fausses nouvelles en premier lieu. C’est ce qui peut faire le pas vers la diminution de la désinformation et la réduction de la menace qu’elle représente pour nous tous. 

Martin J. Dekker 

Rechercheur 

Université de Limerick 

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