Fonctions ministres-gouverneurs en Côte d'IvoireA LA UNE AFRIQUE 

Côte d’Ivoire: Attention, les déclarations conflictuelles reviennent dans les discours.

Faut-il laisser prospérer la politique clanique en Côte d’Ivoire ? On assiste depuis un certain moment en Côte d’Ivoire à une espèce de déclarations politiques frisant la dissociation de la gestion politique par un clan, celui du nord de la Côte d’Ivoire. Des noms qui animent ce débat sont connus et les ivoiriens ont peur de la suite. Alors, faut-il laisser ce concept prospérer ? Les démons reviennent dans le débat politique. Notre analyse.

La politique en Côte d’Ivoire prend une autre tournure

Le ministre Kafana qui est l’actuel maire de la plus grande commune ivoirienne, Yopougon, est appelé auprès du président de la république pour l’aider à la restructuration de sa formation politique le RHDP. Ce dernier donne un autre visage de ses attributs. Il veut former une charte du nord pour soit-dit en passant, regrouper les cadres du nord dans un seul creuset.

Faisant partie des proches du RHPD, le ministre d’état, ministre de l’agriculture, Adjoumani Kobénan, a tapé du poing sur la table dénonçant cette attitude de vouloir emprisonner la politique. Il a fait une sortie dans une colère bleue et Chris Yapi en a fait écho. Le ministre Adjoumani n’est pas allé de mains mortes pour dénoncer ce qu’il appelle « la politique orientée et dirigée vers le nord ».

Faut-il accepter que Adjoumani soit sacrifié sur l’autel de cette lutte de la main mise de la politique ivoirienne par les cadres du nord ? Tantôt, le fait que le président Ouattara ait nommé Patrick Achi au poste de premier ministre, frise et froisse les cadres du nord qui n’acceptent pas que leur pouvoir soit confié à un « boussoumani », c’est-à-dire un non musulman. C’est un sacrilège.

En leur sein, le message ne passe pas, car une frange des cadres du nord ne veut pas voir prospérer cette division qui a été à la base de tous les conflits meurtriers. Le président Ouattara qui garde le silence, doit en sortir pour clarifier cette prise de décision inquiétante.

Ainsi, le ministre d’état Adjoumani lance l’alerte et prévient. Il ne faudrait pas que ces cadres du nord croient qu’ils sont les dépositaires de la politique ivoirienne, prévient-il et son message commence à prendre. Car si les cadres du nord pensent pouvoir détenir la vérité et la puissance, lui, Adjoumani, encourage le premier ministre Patrick Achi à se candidater aux prochaines élections présidentielles de 2025 et qu’il se porte en directeur de campagne. Donc désormais, il y aurait le nord contre le sud.

A quoi rime toutes ces choses ? Dans aucun pays au monde la politique ne s’applique en termes de région, car un président élu, est l’élu de toute la nation; mais pourquoi en Côte d’Ivoire assiste t-on à ce clivage ?

Déjà, certains cadres du sud et de l’ouest ivoiriens ont compris le message du ministre Adjoumani et se prêtent d’abord à le soutenir et encore plus à former eux-aussi leur association pour promouvoir leurs cadres capables de devenir aussi présidents de la république. Où vont les ivoiriens ? Ce qu’ils ont vécu ne leur a pas servi de leçon ?

Si Kafana ne peut pas s’occuper de la commune dont il est maire, qui est la plus sale et dont les constructions sont anarchiques, au point où à chaque pluie on dénombre des morts à cause des caniveaux bouchés par les détritus ménagers, qu’il ne se donne pas à ce jeu pour rappeler la guerre à ses compatriotes.

Alors, doit-on laisser Adjoumani entre les mains de ceux qui veulent s’octroyer la gestion de la politique ivoirienne ? Nous demande un cadre du sud outré d’entendre et de voir ce qui se passe.

                                                       Joël ETTIEN

                   Directeur de publication : businessactuality.com

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