Côte d’Ivoire: Bondoukou, Tanda, Tabagne … pour l’Adayé

Le Roi des Bron et les 5 provinces préparent un grand coup

  • Révélation sur la 1ère case de Bondoukou et la prétendue maison de Samori Touré

Bini Daouda, DG de Luxe voyage et sa délégation ont conduit, le week-end dernier, une équipe de journalistes dans les villes de Tanda, Tabagne et Boudoukou. C’était dans le cadre des préparatifs de la 2ème édition de l’Adayé Kêssié qui marque la célébration du roi des Bron par les 5 provinces du ce royaume situé à Nord-Est du pays.

Le peuple Bron ou Abron venu du Ghana au 15e siècle pour la Côte d’Ivoire refuse de mourir. Et tient donc à revaloriser son patrimoine culturel en cette ère favorable à la mondialisation. Mobilisés comme un seul homme, les chefs de provinces du royaume Bron, avec à leur tête sa majesté Kouassi Adjoumani, s’activent  à remettre le couvert de la 1ère édition de l’Adayé.

La tournée organisée à cet effet par Bini Daouda promoteur de cette liesse populaire remise au goût du jour, augure d’une célébration qui se veut, à n’en point douter, un moment festif. Au terme du conclave des chefs de provinces avec leur roi à Bondoukou, la fumée blanche est sortie, samedi dernier.

Avec ferveur, la cour royale a convenu de la période du 17 au 22 octobre prochain pour marquer d’une pierre blanche cette fête annuelle ressuscitée après 30 ans de léthargie. Depuis deux ans, c’est reparti grâce à l’un de ses fils originaire de la principauté de Tabagne (une localité de la région du Gontougou).

La symbolique de l’Adayé

Après la fête des ignames  qui symbolise le début d’une nouvelle année en pays Bron, cette tribune de célébration exclusivement consacrée au  roi arrive à point nommé.

Aux dires des dépositaires de la tradition Bron, cette fête revêt un caractère spécifique d’autant plus que le roi ne fête pas le cérémonial des ignames. Dans sa quintessence, l’Adayé Kêssié se tient le 12e jour (un mercredi) après la fête des ignames. C’est une fête annuelle pour faire le bilan des activités du roi. C’est à cette manifestation traditionnelle que chaque province faire le bilan de l’année.

La fête réunit toutes les provinces et définit la conduite à tenir, selon la volonté du roi. Au cours de cette solennité, le chef et sa notabilité se réunissent pour donner à manger à leurs petits fils et petites filles. Tout de blanc vêtu ce jour-là, le roi qui est le fils de la reine mère se donne le loisir de voir leurs enfants et leurs hôtes manger, copieusement.

Les chefs de provinces indiquent en outre que  la fête doit être l’affaire de tous. Occasion d’enseigner la tradition Bron. « Sinon, nous risquons de perdre notre tradition. Vivre ensemble ne veut pas dire qu’il faut se renier. Notre tradition se meurt » a  mentionné avec un brin de désolation sa majesté Adou Bibi 2, chef de la province de Pinango qui soutient par la même occasion que chaque ethnie a sa tradition.

Selon ce dignitaire, les familles alliées ont la charge de désigner le chef de province. Le royaume Bron en fête avec ses 11 ethnies issues des 5 grandes provinces ne fait pas dans la dentelle, ce jour-là.

Les 5 provinces du royaume dans la danse

Ayinifié, Pinango, Akidom, Angôbia, Foumassa, telles sont les cinq provinces qui forment le royaume Bron qui s’étend jusqu’au Ghana voisin.

Chaque territoire de la royauté joue une part active dans les activités du roi. La province Ayinifié abrite  la cour royale à Bondoukou. Dirigée par sa majesté Adou Bibi 2, fonctionnaire à la retraite, la province du Pinango représente le Ministère de la Défense.

Quant à celle d’Angôbia à Siassou (Il signifie en Bron, prêt pour le roi), c’est la garde républicaine du royaume, la chefferie est l’affaire de sa majesté  Kouakou Adjoumani. L’Akidom fait office d’arrière garde à Gouméré. Et enfin le Foumassa au quartier Bron de Sapli Eliassi  (sous l’arbre).

Ce sont les éclaireurs, les espions prêts à faire la guerre. La province a le statut de Ministère de l’intérieur. Le Foumassa compte 80 villages en Côte d’Ivoire et un village englouti dans la ville de Kumassi au Ghana. Fort de ses 5 puissantes provinces, Nanan Kouassi Adingra Adjoumani, roi des Bron ne ménage aucun effort pour intervenir hors de la Côte d’Ivoire, notamment au Ghana. Un pays voisin qui abrite plusieurs villages du royaume Bron. « J’ai déjà réglé des conflits hors de la Côte d’Ivoire. La frontière n’est pas un frein au royaume », a-t-il confié par le canal de son porte-parole.

Le peuple Bron se distingue par ailleurs par  la bravoure de ses guerriers. En la matière, ces derniers ne résignent pas à la tâche et ne reculent point devant une quelconque situation.

Selon sa majesté Abou bibi 2, 24e chef de Pinango, les 1005 fusils d’assaut utilisés par les soldats traditionnels de son village ont permis de repousser et de vaincre leurs antagonistes lors des attaques. « Les Brons montrent leurs forces de frappe lorsqu’ils ont le dos au mur », a-t-il indiqué. Faut-il l’indiquer la mobilisation est de taille dans la région. Fils de la région, le ministre des ressources animales Adjoumani Kobena Kouassi n’est pas en reste.

L’autorité ministérielle a, avec véhémence, présenté publiquement le promoteur de l’Adayé, Bini Daouda à sa collègue Kandia Camara de l’Education nationale. Un signe qui annonce son adhésion à cette fête traditionnelle qui signe son grand retour.

Le Conseil régional présidé par Ignace Kossonou Kouassi est à pied d’œuvre pour la réussite des festivités. « Outre le festival du Zanzan, c’est un événement culturel de plus. Il paraît comme un creuset commun de la région du Gontougou, j’ai animé la conférence inaugurale l’an dernier pour le soutien », a indiqué le directeur régional de la culture qui annonce 5 ateliers scientifiques portant sur  les différentes provinces. Idem pour Mme Tah, directrice régionale du Tourisme qui promet accompagner les promoteurs pour la valorisation du patrimoine Bron. Avec cette dame  imprégnée des enchanteurs sites touristiques, un pan des découvertes a été présenté à la délégation venue d’Abidjan.

La 1ère case de Bondoukou

Clôturée par le mur de la maison en construction des chefs de Bondoukou, la première case de cette région est le premier vestige qui suscite tant de curiosité de sa par particularité. Porte-parole de sa majesté Dabolo kouassi Assouman du chef des koulangos de Bondoukou,  Kouadio Kouman Ouattara a levé un coin du voile sur cette merveille des temps jadis.

« C’est la 1ère case de nos grand-pères Dabolo Taki Adrew et Kouamé Govou. Ils y vivaient bien avant l’arrivée des occidentaux vers 1700. Ils ont été inhumés non loin de la case. Ils étaient des chasseurs et la maison leur servait d’abri et de grenier. A l’heure actuelle, la case contient des ustensiles de cuisine, des canaris, les gens pensent qu’on y pratique le fétiche. Alors que non ! », a-t-il informé.

A l’en croire,  Gontougouni (c’est la meilleure en Koulango) est le vrai nom de la ville de Bondoukou. « Ce sont les blancs qui ont changé le nom en Bondoukou », a-t-il révélé. Selon ce porte-parole, Samory Touré n’est pas arrivé à Bondoukou-ville. Il y est passé pour continuer à Bouna.

La maison de Samory à Bondoukou ?

« La maison construite vers 1800 appartient à notre grand-père Touré Boucary,  l’un des chefs de quartier de Bondoukou. C’est lors de la fête tournante de l’indépendance que des visiteurs ont reçu une mauvaise information. Il a eu une mauvaise interprétation. La maison comprenait  trois chambres-salon en haut, avec une chambre-salon en bas. Samory avait un coran qui n’avait rien à voir avec celui des vieux. Elle a été construite avec la terre, bois de rônier, beurre de karité. Ce n’était pas une mosquée à l’origine. Nous sommes une famille de forgerons », a expliqué l’un des descendants du patriarche Touré Boukary, propriétaire attiré de la maison qui suscite tant de mauvaises interprétations.

En clair, cette bâtisse ancestrale n’a jamais été une mosquée construite par Samory Touré.

Gbokoré et sa rivière aux silures sacrés

Les habitants de Gbokoré vivaient de chasse et de cueillette. La rivière de Gbokoré a été découverte par des guerriers qui ont décidé de s’installer à proximité. Après consultation des divins, ils leur ont demandé de ne pas toucher aux silures qui y sont. « Lorsqu’un poisson meurt, on doit faire ses funérailles, il est enseveli comme un humain. Si vous tenez à le manger, vous le payer cash.  On m’a présenté un silure dans un maquis d’Abidjan, je n’ai pas pu manger. J’ai mangé la sauce mais pas le poisson. Il y a une cérémonie d’adoration de la rivière  lors de la fête d’ignames. Aucun crocodile n’a porté de cauris dans la rivière. C’est à force de vivre longtemps que la tête se déforme. Les silures se nourrissent de maïs, de pain et d’autres choses », a expliqué Kouakou Daté ex-instituteur, porte parole du chef de Gbokoré.

Kolodio, est ce village enregistre la présence des singes sacrés dans la forêt.

Soko, un bourg de la région qui abrite également des singes dans la forêt. Cette espèce animale est menacée aujourd’hui par certains habitants qui soutiennent que ce sont des singes comme tout autre. Le palais royal de Diassempa a été construit vers 1700.

A toutes fins utiles, les préparatifs se sont achevés sous l’arbre à palabre jouxtant le mausolée (lieu sacré) du fondateur de la principauté de Tabagne en présence des chefs du quartier et du chef du village de cette sous-préfecture qui abritera  l’Adayé prévu du 16 au 22 octobre prochain.

 

Aimé Dinguy’s N, envoyé spécial à Tabagne

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