décès de Justin StanislasCULTURE 

Le deuil de Justin Stanislas à Cocody.

Il y a maintenant 365 jours que notre immortel, Justin Stanislas nous quittait pour l’au-delà. Je me rappelle comme si c’était à l’instant, le bruit a couru dans toute l’Europe qui annonçait le décès du doyen, le crooner, l’homme qui a passé le plus grand temps de sa vie à nous créer de l’émotion. Nous étions tous rassemblés devant la morgue de l’hôpital Henri Mondor de Créteil. On était nombreux, le visage attristé par cette disparition.

Qui, pour chercher le visage de sa veuve de Wassia, ,qui pour chercher Meiway ou ses enfants. L’atmosphère était lourde et tantôt le silence devenait lourd. Un coup, on nous apprend qu’il était exposé dans son cercueil. Chacun devrait passer devant lui, avec le mouchoir plein de larmes. J’ai gardé ce visage jusqu’à présent.

Pour une fois, les autorités du pays ne l’ont pas snobé et lui ont rendu de vibrants hommages au point où, une stèle vous salue au cimetière de Williamsville où il repose désormais. Mais pourquoi autant de verbes et d’écrits qui ne tariront jamais à son égard ?

J’ai connu l’immortel. Il avait chanté mon nom dans une de ses chansons grâce d’ailleurs à sa dulcinée de Wassia. Il était un homme sans histoire et il aimait son prochain.  Malgré son âge, il se rendait chez chacun quand il avait perdu un parent pour aller le soutenir. Tout souriant, je le revois encore, avec ses gestes de gamin, il y était resté qui avait fait sa force. Justin Stanislas était comme un enfant durant toute sa vie et cela l’a beaucoup protégé, c’est pourquoi il a vécu longtemps. Il avait un sens d’innocent qui lui donnait cette inspiration, je l’ai connu et même pratiqué. Il était sans histoires et toujours souriant, taquin, pondéré et sensible.

Malgré le poids de l’âge qui voulait lui ravir sa vie, quand il prenait sa guitare, il n’était plus le même et il pouvait se tenir sur pied pendant des minutes pour chanter. La musique était vraiment son fort. Il nous a devancé certes, mais il est toujours dans nos cœurs et ses chansons sont intarissables. 

Aujourd’hui, nous allons rester aux côtés de sa Wassia pour lui enlever ce deuil, mais cela ne veut pas dire qu’on va l’oublier et d’ailleurs qui peut l’oublier, ce n’est pas Yohou sa mère, encore moins Idibo Zakpa, mais la coutume veut qu’on finisse et qu’on songe à valoriser ses œuvres. Il en a conservées et gardées. De sa discographie, à ses vêtements, Justin Stanislas est un souvenir et il a laissé des souvenirs.

Je pense spécialement à Victor Achi, Ehui Frédéric Meiway, Mathieu Ekara, Andy Aby, Bény Bézy, Adelys, Diane Solo, Reine Pélagie, à tous ceux que je voyais chez lui et que je ne pourrai tous citer, merci de votre affection à l’égard de sa Wassia et de ses enfants. Sachez que Justin Stanislas est entré dans l’histoire et son nom sera gravé dans le cercle fermé du panthéon culturel ivoirien. Il n’a pas vécu inutile, la preuve.

Doyen, c’était moi qui passais en poussant ce cri, ce n’est pas pour te réveiller, juste pour te dire que nous continuons de t’aimer et tu ne sortiras jamais de notre estime. Adieu le monument!

                        Joël ETTIEN 

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