Côte d’Ivoire: Est-ce que l’image et le nom du président Houphouët Boigny, peuvent-ils faire gagner une élection en 2020?
Est-ce que l’image et le nom du président Houphouët Boigny, peuvent-ils faire gagner une élection en 2020 ? Le président Houphouët Boigny a régné il y a de cela plus de 100 ans et certains ivoiriens le regrettent, le pleurent, se servent de son nom pour des fonds de commerce politiques, mais ce constat tient-il encore de nos jours, si l’on associait son image à ces élections de 2020 ?
Est-ce que l’image et le nom du président Houphouët Boigny, peuvent-ils faire gagner une élection en 2020 ? Notre analyse
Comme l’histoire africaine et notamment ivoirienne, n’est pas enseignée dans les écoles, elle s’oublie rapidement car elle devient orale, alors qu’après 60 ans d’indépendance, les pays africains devraient écrire leur propre histoire et les enseigner à la postérité. Certains manuels scolaires restent encore entachés de la vie des autres, du coup les africains maîtrisent les braves des autres qui les répudient que la connaissance de leurs propres braves. Les regards ont-ils vieilli ?
Le président Houphouët Boigny est décédé en décembre 1993 et cela fait maintenant exactement 27 ans. La majorité des jeunes en âge de voter en 2020, ont cet âge pour beaucoup. Qu’est-ce qu’ils connaissent du président Houphouët Boigny, si ce n’est pas par le vacarme que certains en font. Souvent leurs parents qui devraient leur parler de ce grand président ivoirien que fut le « vieux », certains sont morts avec toutes ces souffrances et guerre civile que le pays a connu.
En plus, l’éclatement du RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix) qui peut être considéré comme un autre grand facteur de désordre, de souffrance, de la manifestation des gros intérêts personnels, les jeunes n’ont plus cette bonne foi et ce courage, de se faire bousculer pour aller voter, s’ils ne voient pas véritablement des grands projets sincères qui leur promettent des gages de survie et de vie. Ces jeunes qui seront sur le terrain, c’est-à-dire à la lutte, suivent aussi l’évolution du monde. Le monde se rajeunit et ils en sont conscients.
Ils savent en outre que les pays n’ont pas d’amis, mais des intérêts, alors, avec ce rajeunissement des grandes puissances, faut-il des jeunes pour aller à leurs rencontres des autres pour des échanges. N’oublions pas aussi, l’avènement des réseaux sociaux et ses outils de communication, il faut les maîtriser.
Le cas du président Bédié
Le président Bédié aussi, a eu ses 86 ans. Il a été président de la république et renversé en décembre 1999. Mathématiquement, en octobre 2020, cela fera 21 ans, donc les jeunes qui ont cette tranche d’âge et continuent d’observer, est-ce qu’ils auront le courage de confier le destin au président Bédié si et seulement si ce dernier se candidatait pour 2020 ? Ne vont-ils pas le rendre comptable de leurs malheurs et solidaire à ceux que tous, considèrent comme les responsables de leur souffrance, même s’il est sorti de cette machine du RHDP que beaucoup pensent mort et pourtant.
Les choix seront difficiles à opérer car, tous ces jeunes ont vu pour la plupart, leurs rêves brisés et jusque-là, parmi eux, pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir des parrains ou des parents riches, ils ont obtenu des gros diplômes universitaires, que s’ils ne servent que des décors dans les salons de leurs familles et sont tous dans le coma, tellement, ils ne leur ont pas servis. Ils ont accroché leur survie à des cabines téléphoniques.
Nous avons investigué sur le sujet, se servir du président Houphouët Boigny pour une campagne en 2020, sera contre-productif et celui du président Bédié, reste aléatoire. Les jeunes veulent savoir si véritablement l’avenir peut leur offrir de quoi à atteindre le sommet de tous les espoirs et ne durent plus dans des mauvais rêves qui vont encore rallonger le port et la durée de leur croix.
Le RHDP, vers le déclin?
L’éclatement du RHDP ne fait plus d’effets car ceux qui sont partis ne valent pas ceux qui sont restés qui se battront à garder leurs postes de responsabilité et donc, cette jeunesse ne veut plus servir de faire valoir à des ingrats, des méchants qui n’attendent que les périodes électorales pour les magnifier et aduler comme des seigneurs.
Au PDCI RDA, il faut faire très attention au choix de leur candidat car, tous ces jeunes pour la plupart, ne voudront pas confier leur destin à des gens d’une autre époque. Dans leur génération, il y a des jeunes bien formés et capables d’assumer de hautes fonctions d’état et qui plus est, comprendront leurs souffrance et malheur. Beaucoup de ces jeunes donnent l’impression d’être des électeurs captifs, eh bien non, il faut s’en détromper. Les clubs de soutien à un tel, une telle qui dorment, feront peser leur regret et s’abstiendront de voter.
Au RDR, ce problème ne se pose pas à cause de leur tradition de solidarité. Au FPI, la division jouera un grand facteur d’absentéisme. Ce sont des orphelins qui iront là où, ils peuvent s’essuyer les larmes, peu importe les conditions. Ils attendent tous le retour au bercail du président Gbagbo et du ministre Blé Goudé, donc logiquement ces élections, ne les concernent pas trop.
Le parti du feu président Houphouët Boigny en péril à quelques pas des élections
Le problème c’est dans le camp du PDCI RDA qui va faire croire que l’image et le nom du président Houphouët et ceux du président Bédié joueront en leur faveur, ce rêve risque de leur jouer de sales tours.
Même si notre analyse, issue d’une minutieuse enquête menée depuis longtemps dont on a souhaité vous faire partager, n’est pas une infuse, il faut en tenir compte, on ne sait jamais. N’a-t-on coutume d’entendre que le regret vient toujours après, alors si on peut faire l’économie de ce regret, pourquoi, ne pas l’essayer ?
Ce n’est pas une science infuse, juste des résultats d’une approche. Le RDR a tellement compris, que le nom et l’image du président Houphouët Boigny, accompagneront le président Ouattara qui tire sa révérence politique, c’est-à-dire, la retraite et le président Houphouët Boigny, prendra aussi, sa retraite, il en a tellement besoin.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com