Côte d’Ivoire: Houphouët est-il mort avec le PDCI RDA ?
Houphouët est-il mort avec le PDCI RDA ? Nous savons l’effet que cette réflexion fera dans la mémoire collective et pour ceux qui ont le sens de l’analyse et de l’observation, finiront pas nous rejoindre. On ne prend pas gros cœur pour manger du riz chaud. Le président Bédié a besoin de délivrance s’il veut aller un jour dans le cercle fermé de ceux qui ont dominé ce monde. Dans son balbutiement, il va bientôt rendre la dépouille politique du PDCI RDA.
A observer le président Ouattara de près, il a tout appris auprès du vieux Houphouët et cela se traduit dans ses faits et gestes. Il parle très peu, mais agit. Celui qui a la chance de le rencontrer, tous ses problèmes sont résolus. Il est fidèle dans ses amitiés. Il sait récompenser ceux qui se mouillent pour lui. Il s’impose aux autres chefs d’État. Il ne se sert pas de son parti politique pour régler des comptes.
Dès que le doyen Bédié lui avait fait la suggestion de regrouper tous les enfants d’Houphouët dans un seul creuset politique, il a tout de suite marqué son accord. Depuis, il a gardé la dénomination du RHDP (rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix.)
Depuis que le président Bédié lui a tourné officiellement le dos et qu’il ne peut plus s’appuyer sur lui, surtout donnant l’impression que c’est à lui seul que le président Houphouët a confié tout son héritage, tout tombe en ruine et cela ne lui dit rien.
Tout ce qui porte le nom du président Houphouët se délabre, tombe en ruine et il y a des gens qui encouragent ces actions anti-houphouët. Tous les patrimoines du parti n’existent plus. Nous donnons pour exemple, la maison du parti dans la commune du Plateau, celle qui est située dans la commune de Treichville, un grand édifice qui, bien remis et entretenu, pouvait créer des emplois pour les jeunes, ne serait-ce que pour la surveillance et la gestion des activités que cette salle pouvait générer.
Yamoussoukro, la ville natale du père fondateur que le président Bédié a confisquée, sa grandeur devient historique dans un passé larmoyant au présent triste. Rien ne sourit à Yamoussoukro, tout y pleure sans que cela daigne alerter le vieux Bédié.
Comment peut- on, à cet âge, lancer des mots d’ordre sans penser aux conséquences ? La désobéissance civile, le comité national de transition sont-ils des projets de société ?
Non, il faut voir les réalités en face et redescendre sur terre. L’héritage politique du président Houphouët n’existe plus, son fils politique de Bédié, a mis le feu dans ce riche et bel héritage.
A ce stade de responsabilité, on fait fi de tout, mais non, le président Bédié vit dans une logique de rancune et de haine incitatives qui se sont emparées de tous les militants, surtout certains du V baoulé qui considèrent Bédié comme leur fétiche.
Enfin, on peut parler d’alliance en politique, mais, une avec le président Gbagbo, c’est pour aboutir sur quel projet ? Soutenir au deuxième tour celui qui semble être bien placé, comment sera fait le partage du gâteau ? Maintenant, c’est la guerre de positionnement qui éclate au grand jour. Les clans qui se battent au chevet de ce PDCI RDA mort depuis avec son créateur, rime à quoi ? Si ce n’est pour se donner en spectacle honteux et hideux.
Sur tous les plans, le bilan politique du président Bédié est nul et provocateur et on continue de l’encenser pour lui faire croire que sans lui, rien n’est possible. C’est une aberration pour laquelle, la majorité devrait se réveiller pour dire stop et implorer à nouveau l’esprit Houphouët de remettre l’âme et l’esprit de son parti à une nouvelle classe pour conduire ou aider les autres partis politiques à travailler pour le bien des ivoiriens. Avec le président Bédié, la coupe est pleine.
KOUDOU Anselm
Correspondant permanent à Abidjan
