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Côte d’Ivoire: Le mot d’ordre de journée morte, qu’est-ce que l’ivoirien en attend ?

Un mot d’ordre vient d’être lancé par madame Pulchérie Gbalet de l’organisation de la société civile: journée morte, le 15 avril 2022. Qu’est-ce que cela veut dire et quelles sont les conséquences qui y sont liées ?

Une journée dite morte signifie que personne ne va au travail, aucune femme sur les marchés, aucune circulation. En un mot chacun doit rester chez lui et attendre les organisateurs pour lever leur mot d’ordre avant de sortir.

C’est une grande première dans les revendications politiques ivoiriennes. Au regard de la cherté de la vie, madame Pulchérie Gbalet s’est rendue compte qu’en dépit des constats de relance sur certains produits de première nécessité trop élevés, le mutisme du pouvoir est outré et qu’il faut passer à la vitesse supérieure.

Les ivoiriens sont habitués à des marches dans les rues, mais leur demander de rester à la maison, des interrogations s’imposent. Dans leur crainte de perdre leur emploi, certains se demandent quelle serait l’assurance que le comité d’organisation leur donne pour ce refus de se rendre au travail.

Pour ces ivoiriens qui s’éloignent des réalités de leur vie et qui croient qu’ils sont guettés par des immigrés prêts à les remplacer, est-ce la bonne formule de leur demander de rester sans travailler ?

Elle vient de répondre à une convocation pour lui demander ses réelles intentions et elle s’en est sortie, sans doute avec des consignes formelles. Elle sait qu’en plus du combat immense qu’elle mène, il n’y a plus d’opposition politique sur le terrain en appui.

En Côte d’Ivoire, quand on veut mourir en héro, on prend ses risques. En cas de prison, personne n’ira te rendre visite. Elle vient d’en sortir il n’y a pas longtemps.

On n’est pas contre le projet de demander aux ivoiriens de rester chez-eux à la maison, mais on se souvient de l’époque de la ministre Kandia Camara à l’éducation, des enseignants s’étaient rebellés, au lieu de négocier avec eux pour trouver des solutions, elle avait estimé qu’ils ne voulaient pas travailler. Elle avait lancé par la suite, un appel pour recruter des vacataires et beaucoup sont restés sur les carreaux. Aucun ivoirien ne s’était levé pour leur apporter le soutien national. C’est au regard et en souvenir de cette période que nous nous posons la question, si les ivoiriens suivent le mot d’ordre, n’est-ce pas un risque ? A-t-elle ou dispose-t-elle les solutions palliatives?

                                                            Atchory Alexandre

                                     Correspondant à Abidjan

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