bouaké, deuxième ville de la Côte d'IvoireENVIRONNEMENT 

Côte d’Ivoire: les béthés ne sont pas les seuls qui vendent leurs terres.

A la suite des résultats d’une enquête sur l’expropriation des terres et le peuplement démographique, publiée sur le titre: « les ivoiriens ne participent-ils pas à leur propre destruction”, nous avons eu beaucoup de réactions et nous voudrions remercier tous ceux qui nous découvrent à partir de cet article et ceux qui nous suivent depuis. En effet, le problème de la vente des terres en Côte d’Ivoire est récurrent et inquiétant. En prenant l’exemple sur le jeune Pierre de Daloa, nous n’avions aucune intention de fustiger un groupe ethnique au détriment des autres régions.

La guerre a laissé des traces indélébiles aux conséquences collatérales graves. Chez les ébrié, tous les jours, ils sont dans les tribunaux pour des litiges fonciers et très bientôt, ils seront tous chassés de leurs villages. Aujourd’hui, il y a des villes comme Bouaké qui ont perdu l’essence de leur contenance, sur 5 personnes qui se baladent, il n’y a quasiment aucun ressortissant baoulé et ce sont des constats que nous n’avons de cesse d’évoquer.

Dans le mont Péko, des milliers de burkinabè avaient envahi toutes les forêts classées pour des exploitations abusives. On avait présenté un certain Ouérémi, ce seigneur qui régnait en maître absolu et depuis, plus de nouvelles sur son procès. Chez les Abbey, non loin d’Abidjan, un conflit foncier avait éclaté entre les étrangers et les autochtones, on n’a pas eu de suite. Il n’y a pas de région ivoirienne où ce phénomène n’existe pas. C’est pourquoi, nous voulons attirer l’attention du gouvernement pour trouver des solutions, sinon à la longue, cela peut provoquer une autre guerre très fratricide. De l’est à l’ouest, en passant par le centre, le sud, ce sont des faits tangibles qui peuvent se vérifier.

Comme si cela ne suffisait pas, maintenant, c’est la destruction des forêts par les orpailleurs qui ne sont plus des clandestins puisqu’ils agissent à visage découvert. Il suffit d’emprunter le tronçon de route Dimbokro-Bocanda pour s’en convaincre. En matière de terres cultivables ou de construction, il faut qu’il y ait des lois strictes pour protéger les propriétaires terriens, qui au regard de la cherté de la vie, bradent leurs terres car un peuple qui n’a pas de terre, est un peuple qui est voué à la disparition.

Quant aux orpailleurs qui détruisent les forêts au vu de tous et qui se pavanent sans crainte de représailles, ils détruisent purement et simplement ces forêts. Qui sont leurs commanditaires ? Si on les démasque, on les démantèle pour les sanctionner sévèrement, les forêts ivoiriennes qui ne sont pas litigieuses produiront de quoi nourrir la population. On se rappelle des bagarres qui avaient opposé les maliens et les baoulés à Béoumi qui avaient occasionné des morts, cela est dû aux litiges fonciers pour la plupart.

Nous voulons ici, non pas pour donner l’impression d’ouvrir des canaux de revendications, mais attirer l’attention des députés, du gouvernement pour trouver des solutions. On ne peut pas vendre une forêt sans passer par plusieurs vérifications. La Côte d’Ivoire regorge d’hommes de droit et de juristes confirmés qui peuvent être mis à contribution pour aider l’État à trouver des calmants.

Les béthés ne sont pas les seuls à indexer, toute la Côte d’Ivoire est plongée dans ce chao et c’est la seule volonté politique du pouvoir qui peut suffire à venir à bout de ce phénomène. Ce qui oppose Israël et la Palestine, n’est rien d’autre que des problèmes de terre et personne ne peut les aider à trouver la solution et leur conflit s’est transporté sur le champ religieux. La Côte d’Ivoire est une jeune république qui se construit, on peut éviter le pire par des lois et des mesures strictes.
Dans tous les peuples du monde, les autochtones sont toujours privilégiés et protégés. Pourquoi ne serait- il pas pareil en Côte d’Ivoire ? 

Joël ETTIEN
                    Directeur de publication: businessactuality.com

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