Côte d’Ivoire: Les têtes couronnées divisées par la politique ?
La politique va diviser les têtes couronnées en Côte d’Ivoire. Il y a un groupe de rois et chefs coutumiers reconnu par le pouvoir et les autres qui ne le sont pas.
Division au sein des têtes couronnées ?
Le roi du Moronou a parlé au nom d’un autre groupe de rois et chefs coutumiers ivoiriens qui désirent apporter leur soutien pour le travail bien fait du président Ouattara et du coup, les fils adorés s’en plaignent. Depuis quand des rois et chefs coutumiers font de la politique ? Même du temps du président Houphouët, il ne les avait jamais associés à la politique, mais aujourd’hui, certains circulent dans des 4X4, qui outrent ceux qui se disent être les vrais et cela va poser problème.
Un chef coutumier se demande sur quels critères le président Ouattara s’est appuyé pour choisir ses rois et chefs à lui ? Il y en a qui se paradent dans des tenues traditionnelles akan, trop galvaudées maintenant pour se faire passer pour des rois.
Dans la tradition ivoirienne, on ne devient pas roi ou chef, mais on naît avec dans certaines sociétés bien hiérarchisées comme les Akan. « Sur l’influence de ceux-là, le président Ouattara les a d’emblée reconnus comme tels, mais dans le fond, il s’est laissé berner par des vendeurs d’illusion et les vrais arrivent pour dire stop et ils ont raison », nous dit un porte-parole.
En pays Akan, chacun connaît sa place et ce sont des choses dont on ne joue pas avec; les esprits peuvent s’emparer pour faire des grabuges. Maintenant que les vrais sont sortis, il faut que le président Ouattara les reçoive et les écoute pour rétablir ce gros tort infligé à la tradition.
En principe, un roi et un vrai ne se déplace pas pour les besoins de la cause, c’est celui qui a besoin de lui, qui fait le pas vers lui. C’est un vrai gouvernement traditionnel. Il y a des premiers ministres, des porte-parole, des portes-cannes, des agents de sécurité, une vraie suite dans une vraie cour. Si véritablement ceux qui ont eu l’onction du président Ouattara qui venait d’arriver et n’avait pas pris la mesure des us et coutumes, étaient des oints en la matière, ils ne se seraient pas plaints ou paniqués à l’idée de voir les vrais revendiquer leurs droits. C’est ça aussi la liberté dans un pays, mais pas à n’importe quel prix !
KOUDOU Anselm
Correspondant permanent à Abidjan
