Dr Boga Sako, fondateur de la FIDHOPINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: Liadé Gnazegbo répond au président de la FIDHOP, Boga Sako.

C’est avec plaisir que j’ai lu vos propositions relatives à la future rencontre entre les présidents Ouattara, Bédié, Gbagbo. Voici l’une de vos propositions que j’ai retenue : « La  FIDHOP souhaiterait vivement, au nom de la Paix, que les trois Présidents abordent courageusement l’épineuse question de leur candidature ou non à l’élection présidentielle de 2025 ; puisque c’est de là que pourraient naitre à nouveau des tensions et conflits sociopolitiques dans le pays. »

Pour moi, la difficulté première de nos problèmes électoraux résiderait dans le non respect de nos institutions. Tant que les règles élémentaires de la démocratie ne sont pas respectées , les ivoiriens connaîtront les mêmes crises quelles que soient les générations qui se succéderont à la tête de notre pays.. La Côte d’Ivoire ne connaît pas une crise générationnelle. Par exemple au Sénégal, monsieur Macky Sall veut tenter à un troisième mandat. Monsieur Gnassingbé Faure est jeune, mais cela ne l’a pas empêché de briguer un troisième mandat.

Au Congo Brazzaville , monsieur Sassou refuse de partir. On parle souvent de Paul kagame comme un homme exemplaire de démocratie, mais ce dernier ne cesse de violer sa constitution. Monsieur Ali Bongo , malgré son handicap , refuse de partir.

Je pense que, l »homme africain a un problème avec lui-même. Essayons demain Soro, Bictogo, Thiam, Affi N’guessan, Blé Goudé, ils feront comme leurs prédécesseurs . L’homme noir est tiraillé entre la démocratie occidentale et ses propres traditions africaines. En Afrique , on ne remplace pas un chef de son vivant. Autres difficultés des Etats africains francophones : l’avenir des ex-colonies est entre les mains de quelques initiés qui se gardent bien d’informer leurs concitoyens de la réalité de la situation.

La cellule Afrique de l’Elysée, structure restreinte et totalement opaque , rattachée au président de la république française, fait du continent le domaine réservé d’une poignée de copains. Dans ces conditions , les tensions électorales persisteront, car l’électorat des ivoiriens n’est jamais pris en compte. Alors que la démocratie repose sur deux piliers : la liberté et l’égalité. Il y a aussi notre processus démocratique qui est exacerbé par une forte dose de tribalisme. Regardez la couleur des députés élus du Nord. Ils sont tous du Nord.

La CEI, les listes électorales, le découpage électoral, la sécurité autour des bureaux , posent également des problématiques. Voilà les vraies causes de nos crises électorales.

Liade Gnazegbo

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