Côte d’Ivoire: Pourquoi la date du 19 septembre est passée sous silence ?
Nous avons cru que la date du 19 septembre serait marquée comme une date souvenir pour la guerre, mais hélas. On célèbre chaque 15 novembre en Côte d’Ivoire, la journée de la paix, mais à l’époque de ce choix, la Côte d’Ivoire n’avait pas connu la guerre, mais le moindre geste pour marquer définitivement la paix, la date du 19 septembre, tout au moins, le gouvernement lui aurait réservée, une minute de silence et un dépôt de gerbes de fleur à un endroit dédié à cet effet, puisque, l’endroit choisi par le président Gbagbo, a été abandonné.
On ne demande pas que cette journée soit chômée, mais au moins, on choisit une heure où tout le monde marque un temps de silence à la mémoire des disparus et si possible, le soir, une adresse du président allait être lancée à l’endroit des populations, si véritablement l’on ne veuille plus revenir sur ces moments douloureux que les ivoiriens ont vécu.
Dans chaque ville ivoirienne, les autorités politiques et administratives se rendent à la préfecture ou à la sous-préfecture pour commémorer cette date si et seulement si, on veut se départir de la guerre.
Si la guerre germe dans l’esprit des Hommes et que c’est dans leur esprit, qu’il faut extirper la notion de guerre, ce sont des actes qui marquent, mais en Côte d’Ivoire, on chante la paix, sans rien poser comme actes et tout est le théâtre, l’exhibition pompeuse de grands discours et l’essentiel leur passe sur le nez.
La Côte d’Ivoire continue de recevoir des étrangers sur son sol à qui, on donne facilement tous les documents officiels, demain, ceux-là, vont vouloir revendiquer des droits fonciers par exemple et c’est la guerre.
La Côte d’Ivoire n’est pas encore sortie de guerre car les germes sont visibles et on ne peut pas vouloir soigner une plaie sans enlever la croûte, elle ne guérira jamais.
En la matière, pour la paix seulement, s’il faut poser des actes au quotidien, il faut le faire car tout s’endort et comme un volcan, à tout moment, il peut jaillir.
C’est pourquoi, la date du 19 septembre, ça aurait été bien de poser des actes en souvenir et petit à petit, cela germait dans l’esprit et adoucissait ces esprits encore présents. La paix devrait être une pédagogie.
Au cours de cette journée par exemple, on inciterait à ce que chaque ivoirien ait un drapeau ivoirien, une manière de lui réapprendre la notion de la patrie. Les médias s’y focaliseraient pour des émissions, des jeux dans les communes, des débats, ect…
Ce qui a produit la guerre en Côte d’Ivoire s’endort et il n’est pas parti, pour le chasser il faut faire du bruit. La journée du 19 septembre aurait servi à conjurer ce mauvais sort. C’est notre ressenti.
Joël Ettien
Directeur de publication: businessactuality.com