Habib Dakpogan, écrivain : « Le livre au cœur de la vie des enfants africains »

Habib Dakpogan, écrivain de nationalité béninoise a  publié à ce jour trois ouvrages dont un roman intitulé : « Partir ou rester, l’infamante République », PV Salle 6 (roman) et EthaContest (nouvelles).

Avant la sortie de son recueil de poèmes en préparation, cet écrivain en étroite collaboration avec les promoteurs du Festival international Ebrouba du livre de Grand-Lahou qui se tiendra en août prochain, nous parle de sa passion littéraire.

Quels thèmes abordez-vous dans vos ouvrages et pourquoi ces choix?

J’écris l’Africain moyen que je suis, cet être hybride, tiraillé entre plusieurs cultures, hésitant entre deux mondes auxquels il n’appartient pas réellement. J’écris l’Africain moyen au mental égaré dans ses petits rêves de gloire et qui perd, peu à peu, ses valeurs dans une mondialisation qui le phagocyte. Je peins à travers mes  livres ce religieux à outrance, ce féru de diplômes, cet amoureux d’un luxe discordant d’avec la réalité, ce fonctionnaire véreux, cet être isolé de sa propre conscience.

Avez-vous déjà lu des ouvrages d’auteurs ivoiriens?

Oui, juste deux. J’ai lu et adopté Ahmadou Kourouma. Son humour, sa gouaille à toute épreuve, son sens du pamphlet, son réalisme décoiffant et son français personnalisé, décomplexé, ont fait de lui l’un de mes modèles. Je viens de découvrir le romancier Hilaire Kobena à travers son ouvrage « Ne touche pas à mon homme ». J’apprécie vraiment la simplicité du style et la force du message.

Vous êtes un des auteurs béninois invités d’honneur de la 3e édition du Festival international Efrouba du Livre de Grand-Lahou, comment appréhender vous ce voyage littéraire en Côte d’Ivoire?

Je suis très honoré de faire partie de cette aventure. J’ai eu à écrire dans un poème que  « les mots sont les seuls êtres dignes d’éternité ». Il faut les soigner et les tendre comme le fil de jonction entre les pays, les cultures. C’est pourquoi, participer à ce festival me permet de faire une immersion dans ce que je considère comme un nouvel horizon. C’est une belle occasion de faire des rencontres et de tisser des liens avec mes frères ivoiriens. Croiser de nouvelles énergies me permet d’accroître ma culture générale et cela est très motivant.

En votre qualité d’ambassadeur culturel du Bénin, quelle richesse du patrimoine culturelle ou touristique béninois voulez particulièrement faire connaître?

En ce qui me concerne en tant qu’écrivain, c’est essentiellement ma langue d’écriture, qui utilise le français de France mélangé aux procédés humoristiques qui foisonnent dans la langue « goun » qui est ma langue maternelle.

Vous serez à Abidjan et Grand-Lahou du 04 au 10 octobre 2016, quelles sont les activités que vous allez y mener concrètement pour mieux vous faire connaître des lecteurs?

Je pense essentiellement à des rencontres littéraires, à des ateliers d’écriture et à des dédicaces. Je souhaiterais particulièrement donner une communication sur le Bénin littéraire d’aujourd’hui, les nouvelles thématiques.

Comment définissez-vous l’intégration culturelle en Afrique ?

L’intégration culturelle africaine est pour moi la vision à moyen terme de ce que devrait être le monde culturel sur ce continent. Cela renvoie à un monde de mobilité où chaque région, chaque pays est enrichi de l’expérience des autres, à travers des échanges entre les hommes qui les animent. Il faut qu’ensemble nous ramenions le livre au cœur de la vie des enfants africains. C’est un impératif.

La Côte d’Ivoire et le Bénin sont des pays frères qui entretiennent déjà de très bonnes relations sur les plans sociopolitique et économique, selon vous, que peuvent leur apporter de plus des échanges culturels comme le Festival international Efrouba du Livre de Grand-Lahou ?

Nous avons déjà scellé une entente avec le GREC pour accompagner un événement littéraire de taille au Bénin, Miss Littérature que nous souhaiterions voir se dérouler dans des pays frères. Nous irons à Grand Lahou, du 04 au 07 octobre 2017, apporter notre modeste contribution à la réussite du Festival. C’est ainsi que se fait doucement l’intégration africaine. Les discours politiques ont montré leurs limites. Essayons donc la force du verbe et de la pensée. Le pouvoir du verbe est le meilleur remède aux maux qui minent l’Afrique.

Avez-vous un message spécial à l’endroit des amoureux du livre qui vous découvriront ?

Je voudrais leur demander d’être des gens libres et positifs qui font du livre leur meilleur compagnon. Tout est dans le livre et cela ne changera jamais.

Réalisé par Aimé Dinguy’s N, correspondant permanent à Abidjan

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