Discours du président Alassane OuattaraCÔTE D'IVOIRE 

Il faut que le président Ouattara fasse la paix avec ses voisins.

Après la débâcle politique et diplomatique dans la gestion des pays du Sahel, il reste encore une carte à jouer pour le président ivoirien Alassane Ouattara. Jamais de mémoire d’homme, on n’a vu une telle sortie dangereuse et catastrophique de l’ivoirien dans la gestion qui devrait revenir à la France et dont il s’est fait l’avocat et qui l’a endiablé.

Le président Ouattara ne mérite pas cette forfaiture qui l’a sali à plusieurs titres. Pourquoi c’est lui seul qui avait porté le poids de mettre fin aux coups d’état dans les pays du Sahel et de par cette prise de position, son image s’est ternie et celle de son pays. On se souvient, il était en séjour médical à Paris quand le Niger venait de faire son coup d’état et comme si Macron ne pouvait pas prendre ses responsabilités, il les avait faites porter par celui qui était considéré par ces faiseurs de coups, comme le père, qu’il pouvait et devait consulter. Macron l’a influencé et Ouattara a cru que les anciens schémas tenaient encore la route et le résultat diplomatique s’est retourné contre lui.

Tout ego mis de côté, il peut reprendre du poil de la bête. Il a encore ses ambassades dans ces pays voisins. Il peut demander à y effectuer des visites d’état si et seulement si, il n’a pas les mains liées par cette France et ça sera la bonne occasion de se voir renforcer son leadership. Qui parmi ces nouveaux présidents peut-il lui refuser une visite d’état si c’est pour s’enquérir de ce qui s’y passe et éventuellement leur donner son avis sur ces gestions?

Il peut aussi faire l’inverse, mais avec beaucoup plus d’assurance, c’est-à-dire inviter ses fils en terre ivoirienne pour échanger avec eux afin d’enlever tout malentendu. Nous ne faisons pas partie de ceux qui l’incitent à rester sempiternellement au pouvoir pour y mourir, mais celui qui est soucieux des tumultes souvent mal gérés qui peuvent avoir des incidents sur son pays la Côte d’Ivoire, car un grand courant que nous avons dénommé: « le printemps africain » n’échappera pas à son pays. C’est parce qu’il est là que les choses semblent stagner, sinon la Côte d’Ivoire n’échappera à ce destin collectif qui s’empare des pays africains pris en otage depuis des siècles par la France.

Il est seul dans cet oasis et ne rien faire pour laver tous les soupçons contre lui, ce n’est pas conseillé de se mettre à dos tous ses voisins. Sait-il que les coupures d’électricité au Mali par la Côte d’Ivoire occasionnent de morts dans les hôpitaux maliens? Non, le président Ouattara ne doit pas être perçu comme un diable dans cette zone où tout est en train de filer entre les mains de la France et son pays seul n’y peut rien.

Il peut sortir dignement de la vie politique s’il prenait le temps d’expérimenter ce projet que nous lui proposons. Il ne faut pas qu’il se laisse berner par ces nombreuses sorties flatteuses qui donnent l’impression qu’il est tellement aimé de son peuple et que même les chef et rois seraient nostalgiques de son absence. C’est faux car pour y parvenir,  il sera dans l’obligation de vouloir tout tripatouiller et ce n’est pas si évident que cela ne suscite des remous. Ouattara ne mérite pas que son peuple se mette simplement dans les rues pour demander son départ de la vie politique, alors que ce même Ouattara a créé sa fondation qui lui donnera une nouvelle vie après le lourd pouvoir d’état.

Déjà, ça grince les dents à l’idée de voir que la justice a enlevé tous les droits civiques à ses opposants et quand on parle de justice en Côte d’Ivoire, sur ce coup, c’est sa main, qu’on voit. Il faut qu’il sorte dignement de la vie politique car il n’emportera pas la Côte d’Ivoire dans sa tombe, il a fait tout ce qui était en son pouvoir. N’a-t-on pas coutume d’entendre qu’il faut savoir se quitter quand on a eu le plaisir de vivre en symbiose? C’est son cas et s’il veut mettre son pays à l’abri, il faut qu’il se réconcilie avec ses voisins.

                              Joël ETTIEN

       Directeur de publication : businessactuality.com

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