La CEDEAO lève les sanctions sur le MaliA LA UNE AFRIQUE 

Mali: Les sanctions ne vont-elles pas susciter l’effet inverse ?

Les sanctions infligées au pays frère malien, qui se retrouve de facto, martyr, ne vont-elles pas susciter de la colère et de l’indignation ?

Pourquoi de telles sanctions contre un pays qui est dit indépendant ?

La sentence contre la junte militaire au pouvoir est tombée. Le Mali n’est plus le frère de ses voisins. Ne le reconnaissant plus comme un des leurs, son plumage doit changer et pourtant, ils doivent être tous de la même communauté de destin.

Ce qu’on redoutait est arrivé et cela sent comme une espèce de dictée venant de l’extérieur. Les chefs d’État de la CEDEAO, de cette manière de se comporter, donnent plusieurs interprétations à leur mission. Ils ne font pas d’anticipation et quand ils viennent aussi en pompiers, c’est trop tard. Sur ce sujet, il y a tellement à écrire. Ils ont tous la même chanson à la bouche, quand il s’agit de prévenir que de guérir, c’est une affaire interne, on ne s’y mêle pas, mais dès que la mayonnaise selon les changements décidés par les troubles prend, ils viennent en dernier ressort. Ils se sentent fragiles, mais ils agissent tout de même.

Le cas du Mali ne restera pas isolé comme le cas ivoirien des années 2002 dont les soins n’ont pas été appropriés et qui a entraîné une guerre civile. A cet effet, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo n’arrêtait pas d’attirer l’attention de ses pairs de leur manque de solidarité et tôt ou tard, cette injustice frappera quelqu’un d’autre.

Aujourd’hui, le Mali en paie le prix. Le manque de solidarité et la peur de la France de se voir dépouiller de ses prérogatives de patron du sort des africains, les chefs d’état de la zone ouest France-Afrique, viennent encore d’ouvrir les portes du Mali vers d’autres destinations pour des partenaires qui n’attendait que ça pour s’engouffrer dans la brèche.

Voilà un cas d’école. Mais cela doit nous renvoyer à des années en arrière. Le Mali était un des premiers pays africains à avoir sa propre monnaie, le franc malien et c’est le président Houphouët qui les a convaincus à rentrer dans la zone cfa. Ce pays du sahel a de l’expérience en la matière. La Mauritanie n’est plus dans le cfa, est-ce qu’elle en est morte ?

Peut-on infliger de telles sanctions à des pays qui se disent souverains ? 

Le monde est devenu interplanétaire. Parmi les maliens, beaucoup ne parlent plus la langue française. Ils parlent et maîtrisent les autres langues, entre autres, le russe, le chinois, l’indien, l’anglais etc. Quand une telle volonté se manifeste, c’est comme si la CEDEAO venait de fissurer le mur malien et les autres arrivent.

C’est trop drastique ces sanctions meurtrières contre le peuple malien. Il faut le revoir, mais à ce stade de l’unanimité, il sera difficile de revenir en arrière. Le peuple malien va se retrouver dans des situations telles que, dans les mois à venir, la sécheresse de ces actions produira ses effets et les morts se compteront par milliers. Est-ce là le vœu de ses voisins ?

Ce qui s’est passé ou se passe au pays du colonel Assimi Goïta n’est pas nouveau et tous les africains le savent. Mais on suppose que la main tendue des maliens sera tenue par les pays émergents pour créer cette chaîne de solidarité forte autour de ce peuple frère banni parce que ne voulant plus s’abreuver au lait de la France. Le Mali est pauvre certes, mais les maliens sont riches et une telle décision pourrait susciter de l’éveil de conscience et de la solidarité. Le Mali est un pays du sahel, on peut tout lui fermer, mais l’Algérie, la Mauritanie, n’ont pas encore dit leur derniers mots. On attend la vague des réactions, sinon, ces sanctions sont terriblement inhumaines.
                                           

Joël ETTIEN
        Directeur de publication:businessactuality.com

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