Qu’est-ce qui n’a pas marché entre les fils et les pères des jeunes leaders politiques ivoiriens?
Tous les jeunes ivoiriens qui se sont donnés pour parents, les hommes politiques en Côte d’Ivoire, ont tous été abandonnés par leur seigneurs. Charles Blé Goudé avec Gbagbo Laurent, Kouadio Konan Bertin dit KKB avec le défunt Henri Konan Bédié, Soro Guillaume avec Alassane Ouattara et bien d’autres qui se sont fait des papas politiques, tous leurs rêves ont été brisés et sont tombés dans l’oisiveté.
Qu’est-ce qui n’a pas marché dans ces relations paternelles politiques qui donnaient envie d’en avoir, et qui ont fini par échouer sur les berges des envies voraces de remplacement. Peut-on parler de trahison ou de perte de temps? Les deux et des deux côtés.
Dans ces relations, jamais les fils n’ont pensé ou s’imaginé qu’un jour le pouvoir est bourratif et les séparerait car en Côte d’Ivoire, la notion de retraite n’existe pas. Leur âge n’attend pas et ils ont tous dépassé la quarantaine avec femme et enfants, mais ils continuent d’être considérés comme des enfants. Pendant les moments de dures épreuves, il n’y a pas eu de parasites, de parents biologiques, mais il a suffi que le palmier donne des fruits juteux, c’est là que tout le monde s’est rué sur l’or.
Les papas n’ont pas « sciencé » et se sont laissés entraîner dans le choix tactique et aujourd’hui, tous ces jeunes loups politiques qui donnaient de l’espoir à la jeunesse, sont dans la tourmente. Bédié est décédé donc KKB est devenu orphelin. Alassane Ouattara est en conflit larvé avec son fils Soro Guillaume et le plus douloureux des trois, Charles Blé Goudé qui a sacrifié une grande partie de sa jeunesse à son père et dont les conditions de détention carcérale à la CPI, sont en train de les diviser. Ils sont dans une situation de presque de non retour et prononcer son simple nom, donne des boutons de punaises à celui qu’il considérait comme son père, Gbagbo Laurent.
Malgré tout, leur absence se fait toujours sentir. Au PPA-CI de l’ancien père de Blé Goudé, il manque, un grand orateur, un galvanisateur, rassembleur, un harangueur de foule et ça tourne au silence. Quant à Soro et KKB, les ampoules qui illuminaient les salons pour donner plus de visibilité, se sont cramées et c’est l’obscurité totale. On annonce le retour de Soro et en même temps, certains proches de son père, Alassane Ouattara ont commencé à s’agiter pour l’effrayer car, ne l’oublions pas, son père était là , quand la justice l’avait condamné à perpétuité. Ouattara n’a pas encore pris une amnistie générale pour le mettre à l’aise à son retour, ce qui veut dire qu’à tout moment, on peut le cueillir comme un fruit mûr pourrit. De tous les bords politiques, les enfants à papa, sont tombés dans l’oisiveté politique.
C’est une grande leçon de morale que ces comportements renvoient à la jeunesse ivoirienne car, en voulant s’affranchir, les pères ont cru que leurs enfants allaient les fioler pour prendre leur place. Les parasites ont eu gain de cause sur ces pères qui, pour une fois, doivent accepter qu’on le traite d’ingrats, selon, un observateur politique. Quand il s’agit de donner leur poitrine, ces pères étaient souriants et laissaient leur porte ouverte, mais quand la viande est cuite, c’est là qu’on voit autour de la table, des convives qui ont pris les deux oreilles et impossible que la voix des enfants leur parvienne. Comme on le dit souvent, même si certains ont profité de quelques largesses dues au combat présent, ça devrait se poursuivre, mais hélas, les petites femmes et les cousins sont passés par là et tout s’est mélangé et de ces rapports, on en déduit qu’il ne faut pas fonder tout son espoir sur quelqu’un fut-il son propre père.
L’héritage tant rêvé s’est mué en cauchemar et le regret a pris la place. Allez voir ailleurs, ici, on ne vous reçoit plus, car c’est nous qui sommes là maintenant indéboulonnables. Essuyez vos larmes, fils à papas politiques.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businesactuality.com