Réconciliation nationale: est ce que les ivoiriens ont tiré les leçons des crises qu’ils ont vécues ?
Au regard de ce qui se trame chez les ivoiriens, qui sont encore dans les petits calculs de haine, de vengeance, et qui frisent avec l’aigreur, on a cette impression qu’ils n’ont pas fait le deuil des passés douloureux. Ils manifestent une telle inconscience, puisqu’ils marchandent tout, même les dépouilles.
L’insouciance des ivoiriens
Ils croient pourtant traverser tous les dangers, ce qui est archi-faux. Ils voient l’envahissement quotidien des immigrés, mais ils regardent tous ailleurs, si ce n’est pour chercher à tirer profit de ceux qui arrivent pour prendre leur place comme ce fut le cas en Australie, où les propriétaires ont été décimés et jetés en brousse.
Si ce n’est pas pour traduire tout dans l’amusement et la joie, l’ivoirien n’offre aucune perspective pour sa survie et les partis politiques ne font rien pour prévenir des risques à venir. Après ces crises mortuaires qu’ils ont vécues, ils ne sont pas capables de mener la réflexion sur les causes qui ont produit les graves conséquences et se prémunir d’outils de prévoyance dans les futurs plus sombres et inquiétants. Ils sont dans les fêtes, les funérailles grandioses aux relents onéreux. Des funérailles peuvent coûter plus que les frais de scolarité d’un enfant à l’université.
La réconciliation semble un vain mot. Quand on en parle, celui-ci demande ce qu’il gagne en termes de gain financier, c’est-à-dire pour leur propre sécurité et la sécurité de leur progéniture, il faut leur donner de l’argent, sinon, ils ne feraient rien.
L’ivoirien est trop accros à l’argent et capable de vendre sa dignité.
Les périodes électorales approchent à grands pas, les partis politiques de l’opposition ne font rien pour harmoniser les risques qui produisent les morts et destruction des biens. Ils regardent toujours dans leur poche pour savoir si tel sujet est abordé, il gagne combien.
Est-ce qu’on vend une réconciliation quand un peuple a traversé une guerre ? En Côte d’Ivoire, tout est dans la joie, l’amusement, l’alcool, et leur pays va leur échapper car le temps du réveil sera trop tard. Il faut que les politiques entourent le pouvoir pour l’aider à circonscrire les dangers qui partagent leur quotidien, sinon, tard sera trop tard.
Dès qu’il y a un rassemblement pour parler de la vie, de leur propre vie, ils cherchent toujours ce qu’ils gagnent, c’est pourquoi, dans cette fuite de responsabilité, les forêts même classées sont envahies par des immigrés, la Côte d’Ivoire est aux enchères.
Le pouvoir en est conscient, mais s’il ne sent pas que c’est une affaire de tous, il laissera faire et plus tard, le pire se produirait. Il y a trop de pesanteur sur la tête de l’ivoirien, mais il n’en est pas conscient. La réconciliation n’est pas une marchandise pour que chacun se demande sa part, c’est une affaire de tous. Il faut qu’il sache où se trouve ses intérêts.
Koné Bintou
Afrique de l’ouest
