Retour de Thiam en Côte d’Ivoire: La moisson a-t-elle été bonne ?
Enfin, Thiam a foulé le sol de ses ancêtres, quels bilans en tirer ? A plusieurs reprises, annoncé à coups de fanfares, le retour de Thiam a été effectif. Il a fait le tour du collectif des trois chefs et a fini par se retrouver avec ses anciens camarades du lycée classique d’Abidjan de leur époque.
On peut donc dire que si son retour à Paris a été aussi rapide, que sa moisson a été abondante, mais pour ceux qui souhaitent le voir à la tête du pays, une question se pose tout de même. Dans la constitution ivoirienne, il est mentionné que pour être candidat, il faut avoir résidé pendant au moins 5 ans sur le territoire ivoirien de manière continue, mais en ce qui concerne, leur champion, il reconnaît s’être absenté du pays, il y a plus de 23 ans. Ils feront comment si la loi devrait s’appliquer ?
Pour celui qui respecte la loi, est-ce qu’il fera entorse à la constitution parce qu’il faut qu’il soit absolument candidat et président de la république?
Néanmoins, il a bien fait d’aller jauger sa notoriété pour réfléchir aux différentes propositions. Pour ce qui nous a été de constater, si beaucoup d’ivoiriens crient à Thiam, est-ce à dire qu’il n’y a pas d’ivoiriens capables comme lui, d’assumer de telles hautes fonctions en grande partie politique?
Pour être président de la République de la Côte d’Ivoire, il faut d’abord être un homme politique, avant toutes les facettes à savoir, économiques et financières. Sur ce sujet, resté longtemps , plus de 23 ans en dehors du marigot, est-ce que Thiam serait-il en mesure de connaître le terrain politique? On nous dira que tout s’apprend, mais il faut aussi des Hommes qui sont sur le terrain à vouloir l’accompagner, mais il se trouve que, dans son parti politique patrilinéaire, le PDCI RDA, on peut les trouver certes, mais qui seront ceux-là?
Pour la richesse de son carnet d’adresse, Thiam est connu et sa voix portera, en plus qu’elle est encore neuve et audible. Pour le rayonnement et le positionnement de la Côte d’Ivoire, en plus des efforts du président Ouattara, il y contribuera. C’est une chance car l’homme fréquente tous les grands de ce monde.
En moins de 4 jours, il a fini le tour de ceux qui comptent pour son nouveau parcours politique et il s’est retourné pour bien penser, avant de se projeter dans ce jeu trouble de la politique, surtout, qu’on le présente comme, un messie, celui qui a les résultats et solutions à tous les maux dont souffrent les ivoiriens.
Cette arrivée a aussi permis aux autres de voir et d’affûter leurs stratégies, mais la chance qu’il a, c’est que pour lui, le pouvoir pourra encore faire des entorses pour lui créer un passage à niveau. Le bruit court qu’il est capable de remplacer Patrick Achi, l’actuel premier ministre, le temps de réapprendre comment fonctionne un gouvernement et s’initier à la vraie politique. Est-ce vrai ou faux, en Côte d’Ivoire, il n’y a jamais de fumée sans feu. Rien que pour Thiam seulement, des concessions seront faites pour lui coudre son costume de leader. La moisson de Thiam a été bonne, pour quelqu’un qui n’a pas mis les pieds dans son pays depuis plus de 23 ans.
Comme nous le dit un ivoirien, donc, tous ces cadres qui se battent au PDCI RDA, seront encore et tous, sacrifiés pour Thiam? On n’a pas pu lui trouver une réponse.
Atchory Alexandre
Correspondant à Abidjan
