Visite du président Sassou en Côte d'IvoireA LA UNE AFRIQUE 

Coopération Côte d’Ivoire-Congo: Si le président Sassou se saisissait des dossiers brûlants politiques ?

Depuis hier lundi 12 juin, le président congolais, Denis Sassou-Nguesso est à Abidjan pour une visite d’état de 72 heures, c’est-à-dire deux jours. Le seul qui parle à Ouattara et qui s’exécute, est à ses côtés pour régler les dossiers chauds qui se trouvent dans le tiroir du président Ouattara. Comme il l’a dit lui-même, le président Ouattara, que c’est grâce à la médiation de son aîné que la réconciliation entre Bédié, Gbagbo et lui a été possible, donc, on n’est pas loin de penser que le dossier Soro Guillaume ne ferait pas partie du menu de leurs entretiens.

Pour ceux qui ne le savent pas, le président congolais Denis Sassou N’guesso est le père politique en Afrique centrale de Soro Guillaume, qu’il consultait souvent quand il était aux affaires. Sans doute qu’au début de la tourmente le sage Sassou n’a pas voulu intervenir laissant le temps faire son temps, avant d’intervenir et nous croyons que ce temps est enfin arrivé.

Le président congolais ne peut pas se rendre à Abidjan sans évoquer avec son jeune frère Ouattara qui le respecte comme de l’huile sur le feu, les problèmes qui sombrent la cohésion nationale ivoirienne.

Sans vouloir vexer personne dans le camp du président Ouattara, après la mort de Gon Coulibaly et de Hamed Bakayoko, quel est cet homme politique ardu qui peut prendre sa défense ? On l’a vu quand il était confronté au Mali avec l’affaire des militaires, même son ministre des affaires étrangères n’a pas piqué d’un iota, alors que si Soro Guillaume était là, il prendrait ce problème à bras de corps, puisque ceux qui sont au pouvoir au Mali sont de sa génération, il réglait ce problème en deux temps trois mouvements, mais on a laissé entrevoir des failles politiques qui ont fragilisé Ouattara.

On a beau crier au sorcier, il faut un Soro Guillaume aux côtés de Ouattara pour les coups durs. Un chef ne va pas aux fronts, mais plutôt ses lieutenants, sur ce sujet, le président Ouattara n’a que des technocrates autour de lui, à qui il donne des directives et qui s’exécutent, mais la politique c’est tout autre chose.

En plus, il rêve de prendre un autre mandat en 2025. Pourra-t-il contenir tout ce qui se profile à l’horizon ? Un Laurent Gbagbo qui ne lâche rien et s’il n’y va pas, il se fera remplacer soit par son fils Michel Gbagbo ou quelqu’un d’autre, un Bédié, le vieux baoulé qui ne veut plus se faire rouler une deuxième fois par son jeune frère Ouattara, en face, il y aura trop de remous. C’est pourquoi, la médiation du président congolais est la bienvenue qui va pouvoir peser sur son ancien homologue Konan Bédié et les anciens alliés et ensuite, le cas Soro. Si le président Ouattara se laisse encore rouler par son entourage qui semble le prendre en otage, sa dernière volonté de vouloir prendre un dernier mandat dans le but de pouvoir préparer son dauphin, il aura maille à partir. 

C’est pourquoi, il doit saisir cette perche de la présence de son aîné Sassou pour atténuer toutes les ardeurs néfastes à la poursuite de sa politique.

Quant à Soro, c’est sur le terrain que tout se passe, rester en dehors d’un champ, encore que ce n’est pas dans un maquis où il se trouve, si on lui tend la perche qu’il verse son ver de vin et s’en saisisse pour rentrer.

On nous parle d’empoisonnement , là aussi, il faudrait que le président Ouattara se lave de tous ces soupçons. Il ne va tout de même pas se promener avec tant de suspicions et de doutes. Il est temps qu’il se lave de tout ça pour se montrer à nouveau, un ivoirien nouveau, comme lui-même, il le proclame, l’ivoirien nouveau, cela doit commencer par lui. Il doit en outre prendre une amnistie générale pour passer à autre chose. Il a un mandat qui parle de lui-même, s’il ne fait rien pour harmoniser l’atmosphère trop délétère, il perdra tout crédit. Soro de retour, Gbagbo Laurent inscrit sur la liste électorale ainsi que les Blé Goudé, la libération de tous les prisonniers politiques, il sera le plus grand gagnant.

Si ce que nous énumérons ne fait pas partie de l’agenda du président Sassou, qu’il l’intègre, il rendra un grand service à son jeune frère Ouattara.

                          Joël ETTIEN 

    Directeur de publication: businessactuality.com

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