Culture du riz en Côte d'IvoireECONOMIE 

Côte d’Ivoire: Tant qu’on produit pas ce qu’on consomme, les ivoiriens se porteront toujours mal.

Tant que les ivoiriens ne produiront pas ce qu’ils consomment, leur santé sera leur propre danger. On ne peut pas construire un pays en consommant la majeure partie des produits alimentaires venant de l’extérieur.

Quand on ne règle pas un problème, comment voulez-vous que ce problème trouve des solutions. Tant que le pouvoir ivoirien n’encourage pas la production des produits de consommation localement par les ivoiriens eux-mêmes, il seront ouverts à l’extérieur et c’est dangereux. En Côte d’Ivoire, c’est la raison du plus fort, sinon comment se fait-il que de nos jours, les ivoiriens soient dépendants de l’extérieur sur le plan alimentaire ? On dégage plus de 400 milliards pour importer du riz. Vous ne trouvez pas que c’est énorme et c’est un gâchis ?

On pouvait pour stimuler cette croissance alimentaire, initier par exemple des récompenses par des prix comme par le passé, le prix national de l’agriculture décerné aux grands planteurs, mais c’était dans le cadre des produits de rente qui permettaient aux occidentaux de vivre dans leurs salons en consommant leur café ou leurs tablettes de chocolat. Le monde évolue et les mentalités doivent suivre.

En Europe, le métier de l’agriculture est un métier noble qui valorise, mais ici, être planteur, agriculteur est le dernier du clan de ceux qui ont raté leur vie. Pourtant, la terre ne trahit jamais, dit-on.

Il faut valoriser ce pan important générateur d’emploi. Il faut donner de la dignité à tout ce qui touche aux métiers de la terre, pour encourager et inciter les jeunes à les pratiquer avec dignité et honneur. En Asie, pays vénéré par certains politiques africains, ils ont réussi à faire de l’agriculture, le pilier de leur développement au point où la culture du riz par exemple, est devenue le privilège et ceux qui la pratiquent sont des citoyens, considérés comme des hauts cadres et mis en avant. 

On ne va jamais à l’essentiel en Afrique, parce que justement le président doit montrer sa force de domination, mais là où il s’agit de la vie des milliers de gens qui ont des besoins croissants à obéir et à obtempérer, il ne faut pas surfer. Quand un seul clan possède autant de pouvoir et que de peur de tout perdre, vivre en autarcie, de peur qu’on vienne leur arracher ce pouvoir, ils composent avec l’extérieur parce que justement, ils ne veulent pas qu’on découvre les vannes productrices de fortunes.

Quand un peuple a tout et qui ne produit pas ce qu’il consomme, c’est un danger pour ceux qui tiennent le pouvoir, parce que le plus nombre de malades dans les centres de santé, on n’arrive jamais à les soigner, et cela donne aussi l’impression que le pouvoir ne fait rien dans l’amélioration de la santé de sa population. Et on retombe toujours sur les mêmes constats et tout tourne en rond. C’est ce qui tombe dans le ventre qui nourrit ou détruit. 

On est souvent étonné des morts subites qu’on compare à des empoisonnements, mais si ce que le peuple consomme vient de l’extérieur et qu’on n’a aucun moyen de contrôle de la qualité ou de la dangerosité, le pouvoir sera toujours suspecté, indexé de vouloir empoisonner sa propre population.

Ce n’est pas une affaire politique où on vient pour prendre la place de X ou de Y, mais il s’agit de contrôler le menu de ce que le peuple consomme.

On parle du phonème de Kadhafi, voilà une des preuves d’un pays livré sur l’extérieur et dont le pouvoir semble tourner en rond et les seuls soucis, c’est comment sauvegarder leurs intérêts.

Il faut inciter les jeunes à aimer les métiers de la terre. Ce qui est aussi déplorable, c’est de vouloir encourager de manière sectaire, ce que nous proposons. Au nord ivoirien pour exemple où ils ont fait semblant de les valoriser, aujourd’hui, l’anacarde ne se vend plus, mais c’est quoi ce pays qui ne cherche pas les causes et donne l’impression d’être étonné de la mort massive de ses populations? Pourquoi on aime produire ce que les autres consomment et non ce que les ivoiriens doivent consommer ? La Côte d’Ivoire seule peut nourrir toute la sous-région en matière d’alimentation.

Pourquoi encourager la culture du cacao, du café, de l’hévéa, du palmier à huile, de l’anacarde alors qu’ils ne sont pas consommés localement et quand ceux qui les consomment, n’en veulent plus, les prix baissent ? 

Prenons ces exemples. A Paris, le prix du kilogramme du gombo est à 10 euros, c’est-à-dire plus de 6500 frs, la banane à plus de 5 euros, 3250 frs, la tomate à 8 euros, 5240 frs, pour ne donner que ces exemples, mais à combien on achète le cacao, le café, l’hévéa, le palmier à huile ? On fatigue les paysans pour rien, entre-temps, la solution réside dans une prise de volonté ferme et le tour est joué.

Les médias sont là pour renchérir la promotion de la culture locale, mais ici, c’est quand on mange ce qui provient de l’extérieur, on a réussi alors qu’on consomme du poison.

                                Joël ETTIEN 

      Directeur de publication: businessactuality.com

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