Le dérapage de Toikeusse Mabri l'a éliminéPOLITIQUE 

Côte d’Ivoire: Toikeusse Mabri n’a pas eu confiance en lui et l’histoire ne pourra pas l’enregistrer dans ses annales.

Le limogeage du président ivoirien de l’UPDCI, l’ancien ministre M. Mabri Toikeusse, me fait revenir sur certains défauts dont certains pensent pouvoir s’en servir pour fonctionner, pour tromper le peuple. Le peuple n’est pas idiot.

Limogeage du ministre Mabri Toikeusse

Pour tous ceux qui veulent faire de la politique leur métier ou la pratiquer en second noce, il faut éviter les hésitations qui sont source d’incapacité, personne n’est indispensable même si tout le monde est utile.

Démissionner d’un poste quand on ne sent plus à l’aise ou en sécurité, il faut assumer. Ce qui fait l’histoire d’un homme, c’est sa capacité de dire non quand il ne se sent plus à l’aise ou en sécurité. M. Mabri Toikeusse n’a pas pu rentrer dans l’histoire comme il pense royalement assis dans son luxueux salon. Il a raté le virage et il va le payer très lourdement.

Si le Général De Gaulle est rentré dans l’histoire, c’est le courage de ce dernier à dire NON et de ce NON, il est rentré dans l’histoire de son pays. Il en est devenu un modèle, une référence, un héros.

Le ministre Amon Tanoh, en plein en exercice, il a tout plaqué et il a rendu sa démission, lui en effet, a laissé des grandes traces qui marqueront son histoire et l’histoire politique, l’a incrusté dans ses archives. Avoir le courage de quitter le pouvoir du président Ouattara, il faut oser, il l’a fait et aujourd’hui, il est rentré dans l’histoire. Peu importe les conséquences, mais il est parti.

Quant à M. Soro Guillaume, il a été contraint de laisser ses tabourets et pousser à la porte, ce n’est pas pareil et aujourd’hui, il se plaint de se voir écarter de la vie politique ivoirienne, se bat pour rebondir et des ennuis judiciaires l’encombrent.

Le cas du ministre Lorougnon Guédé

En 1971, le ministre Lorougnon Guédé, alors puissant ministre de l’enseignement supérieur sous le puissant président Houphouët, avait rendu sa démission. Il se passait une grève à l’université à cette époque. Le président Houphouët demande au ministre de la défense Mbaya Blé Kouadio de limoger un enseignant béninois sans en parler au ministre de tutelle.

Quand il a eu vent qu’un des enseignants de l’université venait d’être limogé, il appelle le ministre de la défense d’alors, M. Mbahia Blé Kouadio pour en savoir davantage et quand son collègue l’informe que sur l’ordre du président Houphouët, il se rend directement chez le président Boigny et quand il a su que c’est véritablement le président Houphouët qui avait donné l’ordre, au ministre de la défense de limoger son collègue, M. Lorougnon Guédé, a dit ceci au président Houphouët : « je suis le ministre de l’enseignement supérieur, avant de prendre une telle décision, Monsieur le président, vous aurez dû demander mon avis ou m’en informer et vous m’outrepassez et je l’apprends par les médias. »

Il rentre chez lui et prépare sa lettre de démission et voilà comment du temps du président Houphouët, en 1971 M. Lorougnon Guédé avait rendu sa démission et le ciel ne lui est pas tombé pas sur la tête.

Le dérapage de Mabri Toikeusse

M. Mabri Toikeusse croyait à quoi dans ses hésitations ? Il a attendu qu’on le vire pour qu’il vienne goguenard dire que maintenant, il est un homme libre, donc s’il était en prison ? Il se fout de qui ce type ? Les ivoiriens ne sont pas des moutons pour qu’on se serve de leurs malheur ou souffrance pour se faire une étoffe politique.

Cette liberté dont il parle qui, lui restituera sa dignité, son honneur bafoué par son manque de courage et de charisme. C’est plutôt une grande honte, pour M. Mabri l’hésitant. On fait la politique avec de la conviction et non pour de l’argent. Il voulait que la honte le raccompagne à la porte, eh bien il a été bien servi.

S’il rêvait de se candidater à la présidentielle d’octobre 2020, les ivoiriens ne sont pas du bétail électoral et comme il sait très bien qu’il ne pèse que 2%, il n’était au RHDP que de manière symbolique. Quiconque aime hésiter est toujours perdant dans l’histoire de l’humanité. Voici ceux qui prétendent défendre la lutte émancipatrice de l’Afrique qui manquent de courage de dire non au président Ouattara, ce n’est pas à la France. Enfin, pour M. Mabri, c’est une page qui s’est fermée définitivement. On passe à autre chose.

                                                                  Joël ETTIEN

                Directeur de publication : businessactuality.com

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