FICTIONS 

Elle qui croyait la connaître.

       Elle croyait si bien faire.

Aya et Sophie sont de grandes amies, des inséparables, des confidentes. Elles se doivent fidélité et loyauté, mais le cours de la vie va chambouler cette belle amitié. Depuis leur bas âge, les deux sœurs ne font que faire rejaillir sur les autres jalousie et envie.

Des cours primaires, jusqu’à l’université, les deux ont résisté à l’usure des temps. Elles sont devenues des grandes jeunes dames, à la seule différence qu’une est plus grande que l’autre qui, elle aussi, est plus fessue.

Un matin, les deux, Aya et Sophie, se sont endimanchées pour se rendre dans la commune du Plateau pour des courses. A peine sorties de la maison de Aya, elles se retrouvent à l’angle de la grande rue à un feu tricolore. Sans doute qu’elles attendaient une voiture qu’une belle se gare à leur niveau et le chauffeur qui se trouve être un boss, les aborde. A peine, ils ont murmuré que les deux s’engouffrent dans la voiture. Ceux qui les suivent de près et qui les connaissent se posent la question de savoir, ce qui a dû se passer pour que, aussi facilement ces deux jeunes dames difficiles à convaincre y montent aussi rapidement.

Elles ont disparu avec l’allure de nouvel ami. Qu’est-ce qui s’est passé pour que Aya et Sophie se laissent entraîner par quelqu’un qu’elles ne connaissent à peine et cela devient, sur le coup, un sujet intrigant de conversation des jeunes du quartier qui ont suivi la scène.

Aya et Sophie se retrouvent dans la voiture luxueuse de M. Jacques. En cours de route, pour détendre l’atmosphère, Jacques diminue la musique et engage une belle conversation par se présenter. Je suis Jacques, cadre d’assurance au Plateau et je vous prie de vous mettre à l’aise, renchérit-t-il. Aya est assise juste à côté de lui et Sophie derrière.

Les deux sont belles, bien parfumées et souriantes pour ne pas dire qu’elles sont ravissantes et somptueusement croquantes. Le voyage semble emballant et Jacques, les invite à l’accompagner si, leur course pouvait attendre car il se rend à Grand-Bassam pour intervenir dans un colloque sur l’assurance en Côte d’Ivoire. Aya acquiesce et Sophie est réticente car, en quittant la maison, ce programme n’était pas prévu et intervient pour dire à Jacques de remettre cette invitation à une date ultérieure. Jacques insiste et Aya qui voulait absolument aller à son rendez-vous réussit à se faire convaincre par Jacques. Sophie qui n’y a pas adhéré, il la dépose à son lieu de rendez-vous et continue le voyage avec Aya, qui lève sa main pour dire un précieux au revoir à sa meilleure amie. 

Jacques regarde dans son rétroviseur et voit Sophie déambuler sous sa belle forme guitare qui traverse la chaussée. Comme un photographe, il voit la rondeur qu’il recherche depuis longtemps. Aya est assise à ses côtés et qui feint ne rien voir et Jacques fait ronfler le moteur de sa voiture, sa belle voiture, le jeune cadre supérieur en assurance, direction, la route de Grand-Bassam, la cité historique balnéaire de la Côte d’Ivoire.

Sophie finit ses courses et rentre à la maison tout en s’inquiétant de sa sœur qui venait de l’étonner. Quelqu’un qu’elles ne connaissent pas, elles ne l’ont jamais vu, parce qu’il a une belle voiture et sa sœur Aya s’est laissée embarquer, elle est soucieuse. Mais elle prie pour elle et chose bizarre, son téléphone est fermé.

Le temps passe et sa sœur n’est toujours pas revenue et la nuit tombe. Aya s‘emmène tard la nuit, les bras chargés de cadeaux, mais l’air épuisé, comme si elle venait de livrer un combat de boxe, mais elle refuse de parler, voulant se laver et se coucher sans rien dire à Sophie, malgré ses injonctions. Soso, je suis fatiguée et regarde dans mon sac à main et le sachet juste à côté, j’y ai mis de quoi à manger pour toi et dans le sac, un parfum et un foulard pour toi. Je ne pourrai pas me rendre à la maison, je vais dormir chez-toi.

Sophie n’y trouve aucun inconvénient et comme à leur habitude, elles dorment et elle touche le corps de sa meilleure amie, elle chauffe, mais cette dernière ne dit aucun mot et ronfle pour une fois.

La suite de l’aventure dans notre prochaine édition.

                                         Joël ETTIEN

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