Vue d'une rue à Antananarivo, capitale du MadagascarENVIRONNEMENT 

Madagascar: la mairie d’Antananarivo sévit face l’insalubrité de la ville

La mairie d’Antananarivo vient d’actualiser son Code municipal d’hygiène. Objectif : mettre fin à l’anarchie et l’insalubrité qui règnent dans la capitale. Le nouveau code liste près de 80 infractions dont les montants des amendes ont été augmentés pour mieux dissuader, allant de 1 à 1100 euros.

La mairie d’Antananarivo durcit le ton

Égouts débordants et nauséabonds, ordures éparpillées, nuisances sonores, trottoirs impraticables pour cause d’appropriation par les vendeurs de rues… La mairie d’Antananarivo a décidé de sévir pour lutter contre l’insalubrité dans la capitale de Madagascar.

Dans le quartier d’Ambohitrakely, les poubelles s’amoncellent au pied de la benne, recouvrant une partie de la chaussée. « Il y a des gens qui jettent leurs ordures partout dans la rue. On peut attraper des maladies avec les souris, comme la peste ! Ça nous dérange, mais on ne peut rien faire, parce que ça dépend de tout le monde ! C’est un problème d’éducation. Il y a aussi les gens qui se battent dehors, des klaxons à toute heure de la journée, ou des chiens qui aboient toute la nuit, mais on ne peut rien faire non plus », s’indigne une habitante consternée.

Le nouveau Code municipal d’hygiène devrait atténuer quelques-uns des désagréments qu’elle décrit. « L’incivisme, c’est l’un des facteurs qui rendent la ville dans cet état. L’objectif dans la mise en place de ce code municipal d’hygiène, ce n’est pas de sanctionner les gens, mais de faire comprendre à tout citoyen qui vit dans la ville qu’il y a des règles à respecter. Pauvre ou riche, la loi est pour tout le monde. Il faut que tout le monde le respecte », explique le docteur Allyre Razanakombana, directeur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène au sein de la commune urbaine d’Antananarivo.

Un temps de sensibilisation, avant la sanction

Le nouveau code prévoit des amendes de 5 000 ariary (1 euros) pour les parents qui font mendier leurs enfants, 50 000 ariary (10 euros) pour les propriétaires dont les chiens perturbent le voisinage par des aboiements répétés ou encore 5 millions d’ariary (1100 euros) pour les entreprises qui déversent leurs eaux usées sans traitement dans la nature. Les montants se veulent dissuasifs.

L’hygiène et la propreté autour des habitations privées, comme les toilettes malodorantes ou les canalisations percées, seront aussi scrutées à la loupe. Toutefois, Allyre Razanakombana tient à rassurer : « En aucun cas, nos agents iront dans les habitations de la population. Sauf existence de plainte du voisinage qui pourrait amener à vérifier la propreté à l’intérieur des domiciles. »

La mairie envisage néanmoins de laisser deux mois à la population pour assimiler le nouveau code, avant de délivrer les premières amendes. Depuis mardi et pendant un mois, personnel de la commune, police, inspecteurs d’hygiène, agents de voiries, chefs de quartiers, associations par corps de métier vont être formés au Code municipal d’hygiène pour mieux informer la population des changements à opérer.

repris par Dumisani

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