FICTIONS 

Tout ce qui brille n’est pas forcément de l’or. Suivez cette aventure.

Tout ce qui brille n’est pas forcément de l’or dit l’adage, mais encore, les habits que nous portons nous sauvent de beaucoup de situations. A Abidjan, dans les quartiers dit huppés, comme Cocody et ses environs, il se passe beaucoup de souffrances dans les foyers et les apparences trompeuses, les cachent pour combien de temps ?

Nous sommes à Abidjan, le monde grouille de ses moteurs de voitures. L’indiscipline de certains chauffeurs sur les voies créent son animation. Nous sommes au carrefour du centre commercial SOCOCE connu de tous les abidjanais et très animé. Dans le parking de ce commerce, les voitures se garent et d’autres en ressortent sous la surveillance des agents de sécurité, habillés en tenue jaune, transpirant de grosse gouttes de sueur, sous un soleil de plomb.

Nous descendons de notre taxi et le temps de nous apprêter à entrer dans le centre, une grosse voiture klaxonne sur nous comme si nous étions mal logés, ce qui n’est pas vrai. Une grosse cylindrée. A bord, une charmante dame aux bijoux en or. Elle descend sa vitre et nous sermonne de vouloir lui causer un accident.

Comment quelqu’un qui descend d’un taxi et prêt à rentrer dans le centre commercial peut provoquer un accident ? Et la dame de monter le ton et le monde qui assiste à la scène médusé. Elle veut appeler les policiers car, sans sa vigilance, elle nous aurait écrasés. La scène est tellement surréaliste que nous ne trouvons pas de mots pour rentrer dans sa danse. Elle va stationner sa grosse voiture et nous la regardons stoïque. Elle sort de sa voiture. Son apparence indique que ce n’est pas n’importe qui, mais à vouloir se plaindre que nous lui avons causée du tort au point de vouloir appeler la police, on aimerait en savoir pour avoir le cœur net. 

Madame, s’il vous plaît, vous vous êtes mise dans une colère noire contre nous sous le prétexte que nous avons failli nous faire renverser par votre voiture, à peine on n’a pas terminé notre phrase qu’elle nous crie dessus comme si nous étions dans l’armée. Un monsieur à nos côtés, prend faits et causes pour nous et de dire: « décidément ce pays, si tu fais bien on te tape dessus, qu’est-ce que le monsieur a fait de si grave pour que la dame, le sermonne de la sorte ? » Et elle de lui dire de se taire qu’elle n’a pas affaire à des goujats.

L’affaire devient grave et nous prenons notre sang froid en lui demandant pardon pour mettre fin à cette discussion qui n’a ni tête ni queue.

Madame, excusez nous pour ce qui s’est passé. Sinon, dès que nous sommes descendus de notre taxi, on n’a pas fait attention que vous étiez derrière et si cela a failli provoquer un accident, vraiment, nous vous présentons nos sincères excuses. Elle nous fixe d’un regard foudroyant et rentre dans le centre, en se soumettant au contrôle. Nous avons été tellement surpris que quand nous sommes rentrés dans le hall, nous sommes allés droit vers une table. On a décidé de prendre place dans le hall, commander un jus de fruit naturel, la tête dans les nuages et remplie d’interrogations.

Un monsieur vient interrompre notre pensée en nous disant qu’une dame souhaiterait nous voir. Une femme souhaite nous voir ? Oui dit l’envoyé spécial. Et c’est qui cette dame ? Elle vous attend de l’autre côté du parking, renchérit le monsieur à qui, nous demandons de nous y accompagner.

On le suit et il marche avec fière allure et nous sortons du centre de l’autre côté du parking à l’abri de tous les regards, c’est la dame de l’incident.

Elle est assise dans sa grosse voiture et le monsieur l’approche pendant que nous observons un break avant d’avancer. Quoi, la dame de tout à l’heure, qu’est-ce qu’elle nous veut à la fin, en cherchant notre maîtrise ? On se dit que si elle continue sur le ton de tout à l’heure, nous serons dans l’obligation de lui répondre.

  • Monsieur, nous dit la dame, je m’excuse pour tout à l’heure, de ce qui s’est passé.

Elle est dans sa voiture et nous sommes dehors, on lui parle par la vitre de sa voiture baissée. 

  • Ok, si vous le reconnaissez, c’est tant mieux, sinon, on n’a rien compris de votre réaction, nous lui apportons la réplique doucement.
  • Si ça ne vous dérange pas de me tenir compagnie pour quelques instants, nous invite-t-elle. On regarde derrière, le monsieur n’y est plus et nous sommes deux et sur son insistance, nous montons dans sa voiture climatisée. En route, nous voyons ceux de dehors et eux, non puisque toutes les vitres sont tintées de noir, bonne musique à bord, une bonne odeur et elle est en mini jupe pagne.

Sa voiture est en boite automatique. Elle ne porte pas de faux ongles, mais tous ses ongles sont vernis de rouge, ses colliers et bracelets en or. Une belle femme.

On s’éloigne du quartier direction vers le zoo. 

En route, elle regarde sa montre et il est 13h, ni elle ni moi, personne n’a encore mangé et elle me demande si ça me dirait de prendre un plat. Puisque le ton a changé et devient convivial, j’accepte et direction Yopougon dans un maquis, loin, sur la route de Dabou, après le grand cimetière.

Elle bifurque dans un endroit que seuls les initiés connaissent. Je n’y ai jamais mis les pieds et d’ailleurs, l’endroit ne me dit rien.

Elle a de jolies jambes et en cours de route, elle a appelé des gens pour qu’on lui réserve un endroit chic. Nous arrivons à l’endroit, romantique, fantastique.

Elle remet la clé de sa voiture à un vigile et nous descendons. Une autre dame court vers nous, pour lui prendre son sac à main et nous prie de la suivre. Le maquis est au bord de la lagune et vers une espèce de plage qu’on nous installe. J’avoue qu’il y a des endroits féériques à Abidjan, qu’il faut connaître, celui-là, est atypique.

On installe et la dame donne l’impression que nous nous connaissons depuis des lustres.. Qu’elle comédienne ! 

Elle fait appel à une jolie serveuse pour prendre nos commandes et elle insiste bien que je ne mange pas de piment et qu’elle fasse très attention. Nous nous sommes assis, face à face, la fente légèrement ouverte. Ils vont nous servir les moments après. On a commencé à manger et chacun regarde surtout les coins d’admiration et j’avoue qu’elle en a les points de beauté. 

Il est plus de 15h et nous passons à l’entretien.

  • Quand je t’ai vu, tu m’as renvoyé l’image de quelqu’un que je connaissais et si je n’avais pas comment procéder et j’ai imaginé cette manière, sinon, nous nous ne serions pas assis là, donc désolée pour cet incident, elle s’excuse.
  • Sinon, je n’avais rien compris de cette colère, c’est pourquoi, je n’ai rien dit.
  • Tu me plais, me dit-elle
  • Ah bon
  • Oui
  • Et que dois-je faire?
  • Rien que de faire ce que je te demanderais
  • Comme quoi?
  • Me satisfaire
  • Comment
  • Cela fait plus de trois ans, mon mari est souffrant, il ne peut plus me satisfaire et je suis à la recherche de désirs amoureux et c’est toi que j’ai choisi.
  • Tu me prends pour un gigolo?
  • Non, jamais, mais si la manière ne t’a pas plu, j’en suis vraiment désolée, mais, il le fallait pour qu’on en arrive là.

Je baisse la tête et il est 17h, nous sommes restés tous les deux, au bord de la lagune, sur le sable fin, entendant le bruit complice des petites vagues, avec les quelques oiseaux qui viennent nous chanter de leurs plus belles voix, leurs légendaires chansons. On dirait qu’ils se passaient les mots car, les sons ne sont pas les mêmes. Non loin, de cette splendide plage, des bungalows sont installés, au total 4.

Pour éviter de prendre les alizées qui donnent froid, elle me prend par la main et on se dirige vers un, de ces bungalows qui a été fait à cet effet.

Elle retire le haut de son corsage et j’entrevois, un sous-corps blanc brillant. Elle me supplie de l’aider à descendre la fermeture de son haut et je vois, un joli string aussi blanc. La femme veut m’entraîner dans ça ?

Au moment où, je m’apprêtais à en faire autant, on entend des cris de révolte et la tenancière du maquis, court lui dire de venir, enlever sa voiture, parce qu’il y a une bagarre entre les étrangers et les autochtones, on se rhabille rapidement, direction vers la voiture. On s’y embourbe et direction la ville.

Elle va me laisser quelque part, le temps de remettre nos esprits en place. On s’échange les numéros.

C’était un vendredi, à Cocody. J’en ai déduit que tout ce qui brille n’est pas forcément de l’or, surtout dans ces quartiers de la ville d’Abidjan. Beaucoup de choses s’y passent et des mariés donnent des apparences, souvent trompeuses, mais elles ou ils préfèrent faire envie de faire pitié. 

La révolte des étrangers et des autochtones m’a sauvé d’une situation qui, j’avoue, allait m’entraîner dans une histoire idyllique.

Passez du bon temps, à lire nos fictions et agréable journée.

                                                 Joël ETTIEN 

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