Si le président Bédié avait la même capacité du président Gbagbo ?
Si Bédié pouvait avoir le courage de Gbagbo, l’opposition ivoirienne serait une arme qui allait permettre au pouvoir de mieux fonctionner.
Même si comparaison n’est pas raison, on peut supposer établir aujourd’hui, celle-ci qui consiste à se demander si le président Bédié avait ce courage d’affronter les épines posées sous les pieds de cette opposition.
A l’approche de la visite du président Gbagbo dans la Mé, des actes d’une extrême violence se sont perpétrés, montrant des vandales déchirés ses posters géants, pour le dissuader de se rendre dans cette région, considérée comme un de ses fiefs, mais cela n’a pas empêché Gbagbo de s’y rendre. Non seulement, il s’y est rendu, mais pire, il y a tenu un discours qui remet tout en cause.
Pendant ce temps, le président Bédié annulait un congrès programmé en pleine révision électorale et qui, on ne sait pas trop pour quelles raisons, il venait de le surseoir. Gbagbo Laurent ne ferait jamais ces reculs. Là où l’on pense pouvoir tendre un piège à Gbagbo, c’est là même qu’il se plaît à s’y rendre pour affronter ce défi. Peut-on affirmer sans se tromper qu’entre les deux, c’est-à-dire Bédié et Gbagbo, il y a un manque de courage politique ?
Tout porte à le croire au regard de ce qui se voit sur le terrain. Comme le disait un cadre du PDCI RDA, aujourd’hui disparu, les efforts et les prisons sont destinés aux cadres du FPI du président Gbagbo et non aux cadres du PDCI RDA. Les cadres du PDCI RDA sont des bourgeois.
Aujourd’hui, on se pose la question de savoir si l’alliance tant souhaitée entre les deux hommes et leurs deux partis politiques, pourra tenir car les visions et les idéologies sont diamétralement opposées. Là où il y a le feu, le PDCI RDA ne pourra pas répondre et là où on annonce des affronts, non plus, alors ce n’est pas le camp de Gbagbo seul qui irait à la chasse politique pour venir nourrir le PDCI RDA du président Bédié.
Vaut mieux que les fils politiques d’Houphouët Boigny se réconcilient pour se remettre ensemble, sinon à cette allure, le parti du président Bédié risquerait de se vider déjà effrité par des dissensions graves en interne.
Ce qui se profile à l’horizon, vaut que chaque parti politique ivoirien se mesure, s’affronte pour savoir son poids, sa côte de popularité avant de chercher à se rapprocher des autres. L’élan que prend le président Gbagbo, pourra jouer énormément dans les urnes. Pour l’instant, on a l’impression que la gauche ivoirienne est disloquée, mais ce n’est qu’une vue d’esprit. En politique, on ne dit jamais, jamais et il est fort probable que le même Gbagbo, fasse appel à ses fils pour former un front de la gauche pour affronter la droite, que ferait donc le président Bédié?
N’a-t-on pas coutume de dire que ce sont les oiseaux du même plumage qui volent ensemble ? Est-ce que le PDCI RDA du président Bédié a le même plumage que les partis du président Gbagbo ? Avec toutes ces analyses, il nous serait difficile de jauger les deux capacités de résistance, mais il faut dire sans se tromper qu’il y a une grande différence qui fera reculer beaucoup d’espoir. Ainsi, il vaut mieux compter sur ses propres forces que de vouloir espérer sur quelque chose qui ne pourra jamais prospérer.
Koné Bintou
Afrique de l’ouest
