Les bombardements s'intensifient au Haut-KarabakhA LA UNE MONDE 

Haut-Karabakh: les bombardements continuent et s’intensifient

Alors que les bombardements semblent s’être intensifiés ces deux derniers jours dans le Haut-Karabakh entre les séparatistes arméniens et les forces azerbaïdjanaises, la diplomatie s’active : la Russie la France et les États-Unis dénoncent les attaques contre les civils et appellent à un cessez-le-feu immédiat. Mais c’est pour le moment sans effet.

Les bombardements au menu de la guerre entre Azerbaïdjan et Arménie

C’est un conflit qui n’a pas de règles et pas de logiques, indique un observateur en Arménie, cité par une envoyée spéciale de RFI au Haut-Karabakh Anissa el Jabri. La journée de lundi aura été une autre journée noire. La capitale de la république non reconnue du Haut-Karabakh, Stepanakert, s’est retrouvée sous des bombardements encore plus nourris que la veille, recevant plusieurs dizaines de roquettes, y compris sur les quartiers civils. Jamais la ville n’avait été frappée aussi violemment.

Les bombardements ont aussi continué le long des 200 km de la ligne de front, particulièrement intenses au sud et au nord-est de cette ligne de contact, comme toujours depuis le déclenchement de l’offensive azerbaïdjanaise le 27 septembre, rapporte Régis Genté.

Pas de trêve de bombardements même quelques heures pour que chaque camp puisse ramasser ses morts. Les femmes et les enfants qui sont allés se mettre à l’abri en Arménie dans des hôtels, des écoles, chez l’habitant, sont encore sous le choc, tenaillés par l’inquiétude qui leur fait passer des heures les yeux rivés sur leur téléphone à la recherche de la moindre information qui pourrait leur dire si un père, un mari, un frère est vivant, mort ou blessé.

Bombardements « aveugles »

Avec l’angoisse vient le choc du départ, parfois avec à peine un sac sous le bras. La volonté de rester envers et contre tout le plus près possible de la frontière pour rentrer très vite retrouver son village, mais aussi tout doucement l’idée qui commence à affleurer que cette fois, on est peut-être bien loin d’un conflit-éclair.

Bakou prétend avoir libéré « de nouveaux villages et autres collines dans les territoires occupés autour de la province du Haut-Karabakh proprement dit ». Ce que nie la partie Arménie, montrant que les terres ou le drapeau azerbaïdjanais aurait été planté sont en réalité négligeables tant en nombre d’hectares conquis qu’au regard du caractère stratégique de celles-ci.

Il semble donc qu’après dix jours de guerre, le statu quo demeure plutôt malgré une nette supériorité technologique du côté de l’Azerbaïdjan qui, grâce à ses réserves de pétrole et de gaz au large de la mer Caspienne, a pu s’offrir ces dernières années des armes de pointe en grande quantité.

Le Comité international de la Croix-Rouge a fermement condamné les bombardements aveugles de zones peuplées dans le conflit du Haut-Karabakh, évoquant des « dizaines » de victimes civiles des deux côtés de la ligne de contact et l’utilisation d’armes lourdes et explosives. Le CICR appelle à prendre toutes les mesures pour protéger et épargner les civils. « Malheureusement des centaines de maisons et d’infrastructures telles que les hôpitaux ou les écoles ont été détruits ou endommagés par des tirs d’artillerie lourde ou dans des attaques aériennes, y compris de missiles, rapporte Eteri Musayelyan, chargée de communication au CICR. L’usage d’armes explosives à large rayon d’impact contre des cibles militaires situées dans des zones peuplées peut constituer une violation du droit humanitaire international qui interdit toute attaque aveugle et disproportionnée. Le CICR a reçu des rapports sur de nombreux civils qui se déplacent à la recherche d’un abri sûr pour leur famille. Et de nombreuses familles avec des enfants pour certains en bas âge ont trouvé refuge sous terre dans les sous-sols non chauffés de leurs immeubles où ils passent des jours et des nuits entières pour tenter d’échapper à la violence. »

repris par Jason

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