CAN-Cameroun: Et si les politiques se servaient des éléphants pour unifier ?
Le football n’est pas hypocrite, il rassemble, mais aucune autorité ne veut en tirer les leçons de ses bienfaits thérapeutiques. Si le football peut rapprocher, produire autant de joie, pourquoi ne pas s’en saisir pour régler beaucoup de problèmes ?
L’extraordinaire victoire des éléphants au Cameroun sur l’Algérie a tellement secoué les ivoiriens et on a vu tous les ivoiriens, sans exception, côte à côte oubliant la politique. Cette qualification a fait vibrer tout le pays et les ivoiriens ont jubilé. A Yopougon, place Figayo, ils y avaient déporté le stade à l’unisson pour suivre du début jusqu’à la fin et c’était la folie. La victoire trop élevée des éléphants de ce jour, fut une surprise, mais déterminant la suprématie de ces éléphants qui, quand ils veulent, créent toujours des surprises. Quand ils veulent donner de la joie, on dirait qu’ils s’étonnent eux-mêmes.
Si, tant est que le football peut unir, pourquoi ne pas déverser ce dévolu pour révolutionner ce sport roi qui souffre en Côte d’Ivoire ? Pour une simple élection à la présidence de la fédération ivoirienne de football, les autorités ne sont pas capables de taper du poing sur la table.
Didier Drogba, qui mieux que ceux qui maîtrisent les méandres de ce sport pour le rehausser, pourquoi ne pas lui laisser cette présidence pour que les ivoiriens passent à autre chose ?
Les joueurs arpentent les montagnes pour décrocher des victoires. Ils sont conscients de cet enjeu et ils font tout pour l’apporter, il appartient donc aux autorités de savoir en tirer des leçons de vie que ces acteurs leur enseignent.
Dans cette participation, il faut encourager ces joueurs. Certains joueurs portent des deuils. Ils ont perdu leurs géniteurs, mais ils se donnent le plus sur les stades pour montrer leur amour à la nation; car ils savent qu’ils peuvent apporter de la joie, de l’union, de la réconciliation.
Il faut leur tirer tous les chapeaux, ils sont vraiment des guerriers. Voilà Didier Drogba qui les galvanise, les encourage, les pousse à oublier l’amertume et pour se mettre dans le jeu. Comme ils le disent: « allez, mouillez les maillots », et ces maillots sont mouillés.
Pour tous ces joueurs, leur courage apporte de la paix et rapproche leurs compatriotes que la politique a divisé. Dans la composition de l’équipe, il y a des bété, des dioula, des agni, tous les horizons y sont pour défendre les couleurs de la république. Les signaux que ces joueurs lancent aux politiques, ils doivent les saisir sincèrement et franchement.
Incapables de s’unir autour d’une simple table pour parler des problèmes qui bloquent la nation, les joueurs leur indiquent le chemin de l’entente, de la joie et de la paix. Au final, on peut se poser la question sur les bienfaits de la politique tel que pratiquée au-dessus de la tête des ivoiriens.
Les éléphants, bravo à vous ! Faites votre part et s’ils ne sont pas capables de faire les leurs, vous leur auriez indiqué la voie. Sachez aussi que pour le reste, un match équivaut à la finale, alors donnez-vous pour lancer l’alerte pour votre pays qui aura la lourde charge d’organiser en 2023 la messe panafricaine de ce sport roi. Merci pour la leçon !
KOUDOU Anselm
Correspondant permanent à Abidjan
