L'analyse du docteur Doh-EgueliINVESTIGATION 

Coronavirus: Docteur Doh-Egueli, médecin antillais réagit et apporte son éclairage. Tome 2

Docteur Doh-Egueli, médecin antillais réagit et apporte son éclairage sur la gestion du coronavirus en Afrique, la suite.

Le Madagascar vu par le Docteur Doh-Egueli

A l’autre extrémité du continent le cas de Madagascar est emblématique en ce sens que personne n’attendait de la grande île classée parmi les pays les plus pauvres du monde, l’ombre d’une solution à la pandémie qui terrorise les plus puissants pays de la planète.

Cela n’a pas empêché le jeune chef de l’état en bon chef de guerre de décréter l’utilisation du « covid Organics » une formule à base d’artémisia comme protection de sa population. Au vu du désastre annoncé et de la déliquescence sociale naissante comment lui reprocher d’utiliser cette formule développée par l’Institut Malgache de la Recherche Appliquée qui reste la seule arme disponible ? Trump n’a-t-il pas fait la même chose aux USA avec la Chloroquine ?

C’est sans compter l’Académie malgache de Médecine qui non contente de se voir ravir l’exclusivité qu’elle détient dans la dispensation des médicaments et des soins n’a pas hésité -sans l’avoir essayé- à émettre de grosses réserves sur l’efficacité et l’innocuité de Covid Organics. Elle est soutenue dans cette démarche par l’OMS qui n’a jamais caché son opposition au développement d’une pharmacopée endogène dans les pays du Sud.

Ailleurs sur le continent

Sur le continent en RDC les chercheurs de réputation mondiale réclament à leurs autorités le droit et les moyens de protéger leurs populations avec des médicaments issus de leur recherche. Ils ont pour eux l’efficacité de leur traitement à base d’artémisia contre le paludisme. Mais au vu du harcèlement dont ils sont l’objet de la part de l’OMS un scénario du type Raoult à la française n’est pas à exclure. L’adage dit: Nul n’est prophète en son pays.

Non loin de là sur le continent le Zimbabwé le pouvoir a validé l’option d’un traitement traditionnel contre la pandémie.

Comme on le voit face à la catastrophe annoncée chaque pays africain a dû puiser dans ses ressources pour accroître sa résilience. Il est encore trop tôt pour connaître l’impact de ces différentes stratégies sur la pandémie en Afrique surtout si l’hécatombe prévue par les experts n’est pas au rendez-vous.

Parmi les principales leçons à retenir l’Afrique doit comprendre qu’en cas de pandémie, elle ne peut compter que sur elle-même.

 Au plan sanitaire la création de centres de recherches aux normes internationales devient un impératif urgent pour notre continent. Il y va de sa survie car nous ne pouvons continuer à déléguer aux autres l’essence même de notre existence.

Le défi est sans doute financier il est surtout psychologique. Des siècles d’esclavage et de colonisation nous ont appris à mépriser notre immense pharmacopée et ses rares gardiens pourtant détenteurs d’un grand savoir. Un changement de paradigme est nécessaire pour protéger ses praticiens et assurer la transmission de leur savoir. 

L’Afrique regorge encore de plantes et espèces qui n’ont pas livré tout leur potentiel. Nous devons collectivement faire confiance à nos praticiens et chercheurs.

Au vu de son coût une telle entreprise impliquera d’importants investissements par une mutualisation des moyens des états mais aussi la participation privée et de la diaspora. Ce secteur renforcera à coup sûr notre autonomie thérapeutique tout en procurant d’importants revenus à nos pays vu l’importance du marché. Il faut renforcer le volet épidémiologique dans une approche prospective de manière à anticiper sur le contrôle des épidémies. 

Docteur Doh-Egueli:  » la crise du covid 19 n’est pas que sanitaire »

Mais la crise du covid 19 n’est pas que sanitaire et les dégâts peuvent être sans doute plus graves en Afrique que dans les pays développés. Sur le plan politique économique et social cette pandémie certes inédite a mis en lumière l’absence de vision et d’anticipation de nos dirigeants.

La quasi-totalité des secteurs de cette économie largement dominée par l’informel est affectée. Les distributions de vivres et autres produits de première nécessité aux populations vulnérables relèvent davantage de l’anecdote que d’un véritable plan de relance de l’économie. Sur ce point nous attendons nos experts mais on peut sans risque parier que de nombreux programmes de développement ou de création d’infrastructures seront en jeu.

Au total même si elle s’en sort mieux que prévu au plan sanitaire l’Afrique restera fortement marquée par cette pandémie et mettra longtemps à se remettre. Sur ce long et difficile chemin aucune contribution ne sera de trop, enfin le plus dur est de commencer.

Docteur Doh-Egueli

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