Election-FIF: C’est une simple élection, ne la politisez pas.
Et même si Drogba n’a pas répondu à l’invitation de l’émission sur la RTI, faut-il le blâmer ? C’est la première fois que les médias ivoiriens, surtout les télévisions, prennent une part très active à une élection de président de la fédération ivoirienne de football et c’est encourageant, puisque de toutes les façons, les réseaux sociaux le font déjà. Toutefois, il ne faut pas se tromper et faire des surenchères.
Il ne faut surtout pas politiser l’élection à la fédération ivoirienne de football
Drogba, selon lui, avait donné son accord pour une chaîne concurrente depuis longtemps et celle de la RTI était arrivée qui coïncide avec son accord donné avec confirmation à la chaîne concurrente, il est donc excusable.
Le but de cette analyse, c’est la forme que donne cette élection. C’est juste une élection sportive qui prend hélas cette envergure mondiale à cause justement de Drogba sinon, en temps normal, qui allait s’intéresser à cette élection ?
Drogba est comme la fumée, on ne peut le cacher avec la main. Son seul nom ouvre ou ferme des portes selon. Quand on voit le volume des arguments déployés par ses adversaires sur les médias, Drogba n’est pas un politique avec le verbe. C’est un technicien qui ressemble à un militaire à qui, on donne des ordres et qui les exécute. Pourtant, ce sont ces mêmes militaires à qui, on fait appel quand ça ne va pas. Au Mali, Assimi goïta ne parle pas, mais il donne des instructions. Au Ghana, quand le pays était à terre, c’est un militaire qui est venu mettre de l’ordre.
Drogba ne doit pas se fondre dans des discours comme le font ses adversaires, il est professionnel qui veut apporter du changement au football ivoirien; le mêler à des émissions de débat de cette envergure, le perdrait. Il a donné le contenu de son programme, un nom à sa campagne, nous pensons que c’est largement suffisant, que d’organiser des débats avec des gens qui s’y sont donnés avec expérience.
Non, il ne faut pas exposer Drogba à ce jeu pour le discréditer aux yeux du monde. Drogba n’a pas fait l’école normale d’administration, il n’a pas non plus fait de grandes études de droit pour venir réciter ses cours devant des milliers de téléspectateurs. Il a joué au football sur instruction de ses coaches, il les a suivis et aujourd’hui, il est entré dans l’histoire du monde. Didier Drogba n’a pas vocation à animer des meetings extravagants pour conduire un peuple vers un produit, non, il n’est qu’un sportif de haut niveau.
Cette élection est trop politisée et dénature son contenu. De toutes les façons, avec ses défauts et qualités, il faut comprendre que ce sont les présidents des clubs qui votent et ils sont au nombre de 81, dont 75 du nord et le petit nombre partagé par les autres ethnies. Cependant, il ne faudrait pas que l’on se méprenne, le peuple qui adore ce milieu veut que Drogba apporte sa touche pour redonner au football ivoirien une vitalité, une consistance pour le remettre en scelle. C’est aux responsables de voir où se trouve leur intérêt.
A force de vouloir trop montrer qui est éloquent et qui ne l’est pas, les fractures seront larges et ne cicatriseront pas de sitôt parce que c’est un milieu codé et c’est un business. En d’autre temps, le président de la république ferait asseoir tous les candidats pour trancher et permettre à ce sport de retrouver son lustre d’antan, sa vitalité.
Drogba n’est pas un homme politique à venir se justifier devant ses électeurs, c’est un footballeur qui veut apporter au football ivoirien son expérience, son carnet et son relationnel, maintenant, il appartient aux clubs d’en juger. Quant aux médias, ils jouent leur rôle, mais ils ont fixé le débat trop haut et qui dépasse l’enjeu.
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactuality.com