Un tableau volé exposé à VerdunCULTURE 

France: un tableau volé pendant la Deuxième guerre mondiale exposé au Centre de la paix à Verdun

Après 75 ans passé en Allemagne, un tableau d’un peintre français, Nicolas Rousseau, volé par un soldat allemand pendant la Seconde Guerre mondiale, a récemment repassé la frontière pour Verdun. Le fils du soldat voleur a voulu le rendre à son pays d’origine. 

Un tableau volé, exposé au musée de Verdun

De la France à Berlin en 1944, de Berlin à Verdun en 2020, ce paysage de Nicolas Rousseau a traversé plus d’une fois la frontière franco-allemande. On y voit un pêcheur et au fond un village…  

« C’est un tableau de l’école classique française, nous explique Philippe Hansch, directeur du Centre mondial de la Paix de Verdun, qui a hérité du tableau,joint au téléphone par Maud Charlet du service France de RFI. Il n’y a rien d’absolument exceptionnel : on y voit un pêcheur au bord d’une petite rivière entourée d’arbres… Et au deuxième plan, un village. C’est une scène assez buccholique de la campagne française…»

Ce qui est plus exceptionnel, c’est l’histoire de ce tableau puisqu’il s’agit d’une oeuvre spoliée, volée pendant la Seconde Guerre mondiale par un soldat allemand. « C’est bien l’histoire du tableau, cette spoliation et ce retour soixante-neuf ans après, qui en font une pièce vraiment exceptionnelle en termes d’amitié franco-allemande », poursuit Philippe Hansch.

Le soldat en question Alfred Forner, un sous-officier, s’est vu confier l’oeuvre par son supérieur hiérachique pour la mettre en sûreté. Une fois la guerre terminée et le soldat démobilisé, il encadre le tableau et l’accroche dans le salon familial…

Soixante quinze ans plus tard, en janvier 2019, son fils, Peter Forner, contacte l’ambassade de France de Berlin et raconte l’histoire de la peinture dérobée. L’enquête commence avec le ministère français de la Culture et la Commission d’indemnisation des victimes de spoliation, mais les propriétaires ne sont pas identifiés. Au printemps 2020, il est alors proposé au Centre mondial de la paix d’accueillir l’oeuvre, nous raconte Philippe Hansch. Un lieu particulièrement symbolique, synonyme des déchirements et de la réconciliation franco-allemande.

« Pour mieux comprendre ce qu’est la Seconde Guerre mondiale, ce tableau est un objet un petit peu différent de ce qu’on a l’habitude de présenter, lorsqu’on présente (cette histoire). Donc cela va susciter de l’intérêt. Cela va permettre aux lycéens de s’arrêter et de se poser des questions sur cette période Deuxième Guerre mondiale qui s’éloigne un petit peu, mais qui est essentielle pour comprendre aujourd’hui le monde ».

L’exposition de l’oeuvre, présentée depuis début août dans le hall d’entrée du musée, a aussi permettre de « recueillir éventuellement des indices permettant d’identifier les propriétaires ». Le centre espère ainsi respecter la volonté de Peter Forner décédé l’an passé : retrouver les propriétaires originels de cette peinture… 

repris par Jason

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