Quelles solutions pour endiguer le taux de suicides ?
Comment peut-on justifier ces suicides en pleine journée en Côte d’Ivoire ? Pendant qu’on soutient que le pays connaît des croissances à des chiffres extraordinaires, des jeunes se donnent la mort par suicide, comment cela peut s’expliquer ? Face au suicide, une jeunesse trop désemparée et donc l’émergence ?
C’est une récente étude qui relève que la Côte d’Ivoire se place au 3ème rang des pays africains les plus touchés par le suicide, particulièrement chez les 20 à 29 ans, confronté à un taux de chômage et déscolairationélevés ainsi qu’une forte inflation.
Il faut 100 000 habitants pour seulement 27 suicides, c’est ce qui est connu. Parmi les pays en Afrique où les suicides sont élevés, la Côte d’Ivoire occupe la 3ème place, avec 23 suicides sur 100 000 par an, selon une étude de l’unité de médecine légale du service d’Anatomopathologie du centre hospitalier universitaire de Treichville. La Guinée Équatoriale occupe le 1er rang mondial.
Prenons l’exemple de la Côte d’Ivoire qui fait miroiter de par les discours, comment expliquer que parmi ces suicides, on en dénombre des fonctionnaires ?
Quand on parle de la vie chère, du chômage et du manque d’usines de transformation des matières premières, certains croient que c’est pour jeter des pierres au régime, mais non, il faut aborder le sujet avec sérieux. Le manque d’emploi jeunes parce qu’il n’y a aucune usine de pré transformation des matières premières naturelles, occasionne des désespérés qui abandonnent pour peu que des difficultés font face à leur existence. Le régime ne fait rien pour créer des riches ivoiriens capables de prendre en main le développement de leur pays et plus de 80% de l’économie ivoirienne est détenue par des opérateurs extérieurs.
Le désespoir tue. Le chagrin tue. Et ce ne sont pas des psychologues, des sociologues qui manquent pour solliciter les résultats de leurs recherches pour amoindrir ces suicides qui prennent des allures de mode à singer pour tous ceux qui ne voient plus loin que les autres et incapables de patience. Comment comprendre qu’en une seule journée, deux jeunes se donnent la mort par suicide ? Même si les sentiments peuvent entrer en ligne de compte, il faut retenir la cherté de la vie qui fait fuir et raccourcir les espérances. On dira que la Côte d’Ivoire n’offre plus d’espoir à ses jeunes. C’est grave.
Cette année qui est dédiée aux jeunes, il ne faudrait pas que cela soit un vain slogan, mais du concret dans le comportement et surtout éviter les copinages et faire profiter que seuls des clans pour des raisons politiques et électoralistes. Il faut montrer par des exemples réels que cela se traduit véritablement dans les faits.
Sans vouloir accuser le président de la république qui ne peut pas être partout à la fois, il faut que des vrais éloges meublent les différents hommages devenus un mode de gouvernance dans le pays. Le président Houphouët ne disait-il pas qu’un homme qui a faim, n’est pas un homme libre ? Mais alors ?
Le désespoir est à son comble et il faut faire quelque chose rapidement sinon, les suicides auront trop d’éloges.
Les causes des suicides sont nombreuses mais tout cela débouche sur le désespoir quand les plus fragiles ne voient rien à l’horizon, ils se donnent la mort. Comment on explique que la Côte d’Ivoire peut occuper le 3ème rang mondial de suicides ? C’est une étude de la banque mondiale qui donne ces chiffres qui font peur et donnent cette sueur froide.
Il faut revoir le fonctionnement du partage des richesses du pays, mais tout cela ne peut aboutir que si ceux qui au pouvoir aiment véritablement la patrie et que des ivoiriens s’imprègnent véritablement dans la transformation et dans la création d’emplois.
Atchory Alexandre
Correspondant permanent à Abidjan
