Spectacle  à Abidjan: Oumou Sangaré et un chasseur font sensation

Depuis environ quatre années, la diva de la musique malienne, Oumou  Sangaré,  n’a pas joué à Abidjan.

Ses fans, sympathisants et admirateurs avaient commencé à avoir la nostalgie de la star du Mali et à s’inquiéter, un tant soit peu, de ce qu’elle devenait. Mieux ! Ils désiraient ardemment la revoir reprendre du « service » pour des shows inédits, comme elle en a l’habitude.

Ils souhaitaient avoir une communion amicale,  au travers des retrouvailles chaleureuses et fraternelles. « Canta Productions», une structure de production d’événementiels leur en a donné l’occasion le samedi 2 septembre dernier à « Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire », ex hôtel Ivoire à Cocody. La diva que nous avions eue au téléphone avant son show, nous disait piaffer d’impatience de retrouver les siens à Abidjan, qui, ajoute-t-elle, « me manquaient depuis quelques années. Je  leur offrirai ce soir, (samedi 2 septembre2017)  un spectacle de qualité digne de ce que je sais faire et aussi de la musique de mon pays, de ma région : le wassoulou que j’incarne depuis des lustres. » Oumou Sangaré  est venue à Abidjan avec son orchestre au grand complet, et une innovation de taille : trois Européens font désormais partie de son groupe, et une Malienne, pour bien rendre la culture malienne, du wassoulou en particulier, caractérisée par la confrérie de chasseurs, un art occulte dominant dans la région. Cette dernière a présenté  un aspect de son art au public.

Tenez ! Dans un de ses numéros, muni d’un couteau, elle s’est coupé une partie de son avant- bras gauche. Le sang a giclé. Habillée en habit de chasseur du wassoulou avec un chasse-mouche en main, elle remuait ce couteau dans cette plaie fraîche. Le public surpris, un peu apeuré,  applaudissait  la prestation de l’homme mystique d’Oumou Sangaré.

Au cours de ce spectacle, Oumou a chanté plusieurs de ses titres avant « Bi môgôya », le titre -phare de son nouvel album (12 titres). Un titre, dit-elle, qui la transporte dans des émotions, rappelle la nature des relations interpersonnelles de nos jours, tout comme les autres, qui, sans passer sous silence l’actualité, interpellent aussi les hommes et les femmes, une habitude, une tradition qu’Oumou ne saurait trahir. Comme on le voit, Oumou est arrivée à Abidjan avec toute la musique du Mali, de sa région, le « Wassoulou ». Une région où la musique a toujours conseillé la population de rester toujours près de leurs coutumes et traditions, et le public de se rendre compte que dans cette région du Mali, on ne badine pas avec le bien collectif de la société Bambara.

Parce que, plongée dans les profondeurs de la tradition, de sa tradition, sève nourricière de sa philosophie, de sa prestance, de son prestige légendaire, l’humus sur lequel est bâtie la force des chants de la confrérie mystique des chasseurs. Une région enfin, où le naturel et le modernisme se côtoient harmonieusement, pour écrire des pages du développement auquel aspire le Mali. De l’avis général, le concert de la Diva de ce soir, a tenu ses promesses. Oumou a assuré comme à son habitude. Quoi que la salle n’était pleine à 100%. Il faut dire que c’était une soirée VIP. Le ticket coûtait : 50.000frcscfa. Les organisateurs doivent revoir l’aspect marketing chaque fois qu’il s’agira d’Oumou Sangaré à Abidjan.

Et puis, la période n’est pas, à notre avis, propice pour exiger au public de débourser un tel montant. Ils auraient dû programmer ce show d’Oumou Sangaré au Palais de la culture, avec un prix abordable  pour tous. La première partie de ce concert a été assurée par Affou  Kéita et son groupe. Affou s’inscrit désormais dans le sillage des artistes africaines sûres de demain. Il faut noter qu’Affou Kéita est l’une des grandes admiratrices d’Oumou Sangaré. Elle était toute heureuse de participer au même concert que son idole : Oumou Sangaré.

Aimé Dinguy’s N

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