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Thaïlande: état d’urgence à Bangkok

En Thailande, après les grandes manifestations étudiantes hier, mercredi 14 octobre, le gouvernement vient de déclarer l’état d’urgence à Bangkok pour maintenir, selon le Premier ministre, « l’ordre et la paix ».

Etat d’urgence décrété à Bangkok

Les rassemblements de plus de cinq personnes sont interdits, et les médias invités à ne pas publier d’informations qui pourraient compromettre l’unité nationale. Des milliers de policiers ont fait irruption au petit matin au camp des manifestants, où ceux-ci s’étaient installés pour passer la nuit et où ils comptaient rester plusieurs jours.

Les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation des lieux et à plusieurs arrestations des meneurs. L’état d’urgence est justifié, selon le Premier ministre, notamment par l’attitude des manifestants face au cortège royal hier. Ils l’avaient accueilli avec un salut trois doigts levés, le signe de ralliement des étudiants, au lieu de la déférence habituelle qui est attendue des Thaïlandais à l’approche de leur souverain.

C’est une question de sécurité nationale, a estimé le Premier ministre. Pour autant, les manifestants semblent ne pas désarmer puisqu’ils appellent à un rassemblement en fin de journée à Rajaprasong, le quartier des affaires, là où les Chemises rouges, un précédent mouvement social s’était installé pendant des mois à Bangkok en 2010, avant d’être violemment réprimé par l’armée.

Interdiction de rassemblement à Bangkok

La Thaïlande, en proie à des manifestations anti-gouvernementales depuis cet été, connaît un nouveau pic de tension ces derniers jours.

La nuit dernière, à Bangkok, la police thaïlandaise a été envoyée dégager le campement de centaines de protestataires qui réclament la démission du Premier ministre Prayut Chan-o-cha, ce qui a poussé ce dernier à déclarer un Etat d’urgence « sévère ».

Les rassemblements de plus de cinq personnes sont désormais interdits, de même que les publications en ligne qui « pourraient nuire à la sécurité nationale ».

Certains manifestants ont tenté de résister, en utilisant des barricades de fortune, mais ils ont été repoussés. Plusieurs ont été arrêtés et emmenés.

Dans l’après-midi, des milliers de manifestants pro-démocratie s’étaient joints à une marche pour demander la démission du premier ministre, de nouvelles élections et une nouvelle constitution.

Beaucoup réclament finalement une réforme de la monarchie, ce qui a considérablement fait augmenter les tensions.

Le mouvement de protestation mené par les étudiants, croit depuis début juillet, jusqu’à devenir le plus grand défi depuis des années pour l’establishment au pouvoir en Thaïlande.

Dumisani

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