A quand la passation de pouvoir à la jeune génération ?
Le temps du changement politique est-il arrivé en Côte d’Ivoire ? La fameuse passation des pouvoirs à une nouvelle génération a-t-elle été bien pensée et sincère ? Quand la vague monte, les aînés, ceux qui tiennent la barre des différents pouvoirs ivoiriens, se délectent à dire qu’ils vont passer la main, à une nouvelle génération pour la poursuite des affaires de l’état, et quand la serrure coïncide leurs doigts, ils s’en rétractent.
La jeunesse ivoirienne semble dégoûtée de la politique et pour s’en rendre compte, ce sont les moments d’enrôlement qui n’ont imposé aucun effet car beaucoup de jeunes ivoiriens ne croient plus en la politique et les aînés ne font rien pour remettre les pendules à l’heure, parce que justement, en l’état, ça les arrange.
Ils se rendent compte tous que leur après, sera plus difficile que maintenant où ils peuvent effectivement passer cette main et se servir de bibliothèque, de consultants, de conseillers, mais ils doutent de la bonne foi et la sincérité de leurs poulains et dauphins. Alors, ils décidèrent tous de mourir au pouvoir. Mais la patience a un temps, à tout moment, le respect peut basculer et ils seront de gré ou de force de partir, une fois dans la honte et l’humiliation totale et ce temps n’est pas loin.
Partir ou partira pas, ils vont partir. Cette minorité de vagues qui se nourrit sans penser aux autres si ce n’est que de la parole, un jour, il fera jour pour la majorité. Même un enfant qui réclame son indépendance si cette demande tarde à venir, il se rébelle à plus forte raison, une nation entière. Il ne faut pas surfer sur les nerfs de ces jeunes qui, au fur et à mesure que le temps avance, voient d’autres arriver pour leur lutter cette petite parcelle de pouvoir dont ils se croyaient les héritiers.
Les leaders politiques ivoiriens veulent la toute dernière guerre de succession et celle-là sera très grave car ça sera à tous les niveaux et dans tous les camps politiques. Quand le serpent se retourne pour se manger la queue, c’est que la situation lui est intenable.
Il faut passer la main, sans crainte car si les autres ont fait pour eux, il faut qu’il sache le transmettre aussi aux autres. Quand la force s’invite dans l’arrachement, le respect du droit d’aînesse n’a plus sa place. Ce temps du changement doit sonner et ceux des jeunes capables de faire cet apprentissage, le feront. Quand on a eu le plaisir de se retrouver, il faut savoir se quitter, auquel cas, c’est l’humiliation.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com
