Ces pays qui mettent le peuple en dangerINVESTIGATION 

Afrique-coronavirus: ces pays qui mettent le peuple en danger pour le pouvoir

A l’ère de la pneumonie virale, où les grands pays se préservent et préservent leurs populations, certains chefs africains mettent le peuple en danger pour le pouvoir.

Mettre le peuple en danger pour le pouvoir est-il louable?

Pendant que les grands pays préservent leurs populations de la pandémie, l’Afrique déçoit.

Le cas du Mali

C’est dans une adresse à la nation que le président malien annonçait le maintien du second tour des législatives. Une décision qu’il a justifié par la suite en parlant de dialogue national inclusif.

Malgré les contestations, les législatives ont eu lieu; et ce, sous la menace du coronavirus. Pendant qu’on parle de confinement ailleurs, afin de garder l’intégrité physique des personnes, le gouvernement malien a tenu malgré tout et contre tout à passer aux urnes. Pourquoi le pouvoir est-il la priorité des chefs africains? Que représente le peuple à leurs yeux? Maintenant que l’on a poussé des gens à sortir pour voter, soi-disant que c’est un acte de civisme, qui viendrait en aide à ces derniers s’ils ont contracté la maladie?

Il est vrai que le pouvoir a ses carences et ses projets parfois malsains, mais il faut aussi lancer la pierre à la population. Car, comme dit un adage ivoirien « quand on t’envoie, il faut savoir t’envoyer ».

Un peuple ignorant ou aveuglé?

Pendant que tous se retournent et critiquent les dirigeants dans leur gestion, on oublie parfois un gros détail: la responsabilité du peuple.

Le peuple africain est-il assez immature pour toujours vouloir s’embarquer dans des affaires qui ne lui profitent en rien, mais plutôt le tue? Les dirigeants ont leurs stratégies de gouvernance, toutefois, aucun président n’a mis une arme sur la tempe d’un citoyen pour l’obliger à faire ce qu’il ne veut pas.

Le cas de la Côte d’Ivoire

Dans sa lutte contre la propagation de la pandémie, le gouvernement ivoirien a mis en place des mesures de sécurité. Malheureusement, il semblerait que le pouvoir soit le premier à ne pas respecter ses propres règles de sécurité.

En instaurant les mesures de sécurité, le pouvoir ivoirien semblait avoir oublié un détail: les élections d’octobre 2020. Après avoir consulté son agenda, il faut maintenant sauter la clôture, comme on le dit chez nous.

De la fermeture des lieux de culte, des écoles, en passant par l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes et le couvre-feu, le pouvoir avait oublié qu’il faisait partie intégrante de la nation. Se souvenant des futures élections, il est le premier à organiser des rencontres pour distribuer des vivres à l’effigie de son candidat. Combien de personnes se rassemblent lors d’une campagne? La distance de sécurité est-elle respectée? Peut-on parler de protection de la population contre la pandémie dans cette condition?

Comme c’est le pouvoir, personne ne peut dire mot, et le peuple agrée.

Le cas du Bénin

Annoncé comme le pays de la sous-région à avoir pris le problème du coronavirus au sérieux, aujourd’hui le Bénin semble tomber dans les erreurs des autres.

Pourtant bien parti, pourquoi le pays veut se confondre? A l’instar des autres, le Bénin a élaboré des stratégies pour vaincre le mal. Comme les autres, l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes et la fermeture des écoles et lieux de culte y figurent. Des mesures qui ont permis au Bénin de totaliser moins de cas de maladie.

Aujourd’hui, les raisonnements semblent contradictoires au Bénin. Les municipales prévues pour le 17 mai prochain approchent à grand pas, et les hommes politiques qui prônaient le respect des mesures de sécurité ont tourné la page. Les campagnes électorales battent leur plein, surtout à Porto-Novo, capitale politique du pays. Que disent les autorités? Ne voient-ils pas un taux de risque de contamination?

Depuis des jours, les populations s’adonnent à cœur joyeux aux rassemblements politiques, juste pour espérer avoir 1000 frs ou 2000 frs. Mais pour ça, faut-il se mettre en danger ? Qui des écoles, des lieux de culte ou des rassemblements politiques regroupent plus de personnes sans surveillance? Il est temps que l’on fasse ce que l’on dit, car ça frise la mascarade et les autres se moquent du continent et de son intelligence.

Le peuple africain se croit immunisé contre la pandémie et se met en danger

Que le peuple arrête de se mettre en danger. Les exemples en sont multiples en Afrique avec des dirigeants qui brisent les règles.

Au Burundi, les candidats à la présidentielle rassemblent des foules dans des stades en foulant au pied les règles. Ceux qui y vont à ces rassemblements, sont-ils immunisés? Ont-ils une potion magique qui éradiquerait la maladie? Si oui, qu’ils en fournissent au continent entier et au monde aussi.

Faut-il seulement jeter la pierre aux dirigeants et oublier la responsabilité du peuple? Si un homme s’oppose à des ordonnances gouvernementales pour sa survie, on peut facilement le brimer; mais pas tout un peuple. Il faut que le peuple africain fasse preuve de maturité et apprennent à discerner le bien du mal.

King 3A.N

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